En quelle année se construit l’arc de Germanicus ?
C’est l’inscription sur l’attique qui a permis de déterminer une date : l’année 18 ou 19.
De la part de qui et pour qui ?
Un riche habitant de Saintes, Caius Julius Rufus, offre l'arc.
Il l'élève en l'honneur de Germanicus César, fils de Drusus et d'Antonine la Jeune (fille du Marc-Antoine de Cléopâtre, quand même).
Une des inscriptions dit :
Germanico Cœsari, Tiberii Augusti filio, divi Augusti nepoti, divi Juli pronepoti, auguri, flamini Augusti, consuli secundum, imperatori secundum.
« A Germanicus César, fils de Tibère Auguste, petit-fils du divin Auguste, arrière-petit-fils du divin Jules, augure, prêtre d'Auguste, consul pour la deuxième fois, empereur pour la deuxième fois. »
Une autre a été dédiée au donateur :
Caius Julius, Caii Julii Ottuaneuni filius, Rufus Caii Julii Gededmonis nepos, Epotsorovidi pronepos, sacerdos Romae et Augusti, ad aram quœ est ad confluentem, prefectus fabrum, dedicavit.
« Caius Julius César, fils de Caius Julius Ottuaneunus, petit-fils de Caius Julius Gededmon, arrière-petit-fils d’Epotsorovide, prêtre consacré au culte de Rome et d'Auguste, dans le temple qui est au confluent, en sa qualité d'intendant des travaux, a fait la dédicace de ce monument. »
A quoi servait cet arc ?
L’arc marquait l'arrivée de la voie romaine venant de Lugdunum (Lyon).
Une voie qui aboutissait dans la ville de Saintes, Mediolanum Santonum, par un pont romain !
D’où les deux arcades, pour les deux sens de la circulation.
La petite histoire !
Au Moyen Age, l'arc se trouve réduit de moitié, encaissé dans un pont gothique, avant qu'il ne soit consolidé en 1665 par l'ingénieur Blondel.
Au 19e siècle, on a l'idée de faire sauter le vieux pont sur lequel se trouve l'arc romain... pour construire une passerelle métallique : argh, affreuse idée !
Heureusement, Prosper Mérimée s'y oppose en 1843.
Il fait transporter, pierre par pierre, l'arc à son endroit actuel, sur les quais de la Charente !
Sources
- Charles Sellier. Pont de Saintes. In L'Ami des monuments (volume 2). 1888.
- Histoire monumentale de la Charente Inférieure et de la Vienne. 1848.
- Société française d'archéologie. Congrès archéologique de France (volume 61). 1896.
- Baron Chaudruc de Crazannes. Notice sur les antiquités de la ville de Saintes. 1817.
- Daniel Massiou. Histoire politique, civile et religieuse de la Saintonge et de l'Aunis (volume 1). 1838.