Petite histoire de l'abbaye Saint-Junien de Nouaillé
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Entourée de toute part par ses tours, son épaisse muraille, ses mâchicoulis, ses douves alimentées par les eaux du Miosson... Bienvenue à Nouaillé !
Au VIIIe siècle, le prieuré est une dépendance de Saint-Hilaire de Poitiers.
L'église, d'abord vouée à Notre-Dame, fut ensuite dédiée à saint Junien, dont on a transféré les reliques en 830 : à cette date d'ailleurs, on finissait de construire la nouvelle église !
L'évêque de Limoges Aton (et aussi abbé de Saint-Hilaire) place des moines bénédictins dans le petit prieuré et fait construire les bâtiments à la fin du VIIIe siècle : le prieuré se change en abbaye.
Un pèlerinage sur le tombeau de Junien commence alors. Enrichie par les seigneurs de Lusignan, elle acquiert une grande importance au Moyen-Age.
Elle en profite pour se fortifier, aussi ! Il vaut mieux, parce qu'entre la guerre de Cent Ans et les pillages pendant les guerres de Religion... ça ne rigole plus !
En 1569, particulièrement, le ravage perpétué par les protestants marque l'abbaye : ces derniers allument un brasier dans l'église qui détruit les voûtes du chœur ; en tombant, elles détruisent la crypte où on conservait les restes de saint Junien...
Plus tard, l'abbaye est une des premières à adopter la réforme de Saint-Maur en 1615, chose faite avec François de La Béraudière, abbé de Nouaillé et évêque de Périgueux.
Un monsieur à qui l'on doit la reconstruction de l'église romane du XIIe siècle dès 1620 ! Ah, l'église...
Enserrée entre les fortifications, la voilà donc : la nef a été divisée au XIIIe siècle par des piliers qui créent ainsi deux bas-côtés.
Le chœur se reconstruit au XVIIe siècle.
Le logis abbatial construit au milieu du XVe siècle par Raoul du Fou, à l'angle nord de l'enceinte, sert aujourd'hui d'annexe à la mairie !
Sources
- R. F. Rondier. Vie de saint Junien, poitevin et bénédictin, patron des laboureurs du Poitou. 1866.
- Émile Briand. Histoire de l’église Santone et Aunisienne depuis son origine jusqu’à nos jours (tome 3). 1843.