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Petite histoire de l'abbaye niçoise de Pons

Quand : 775 - 1835

Vue d'ensemble | Eric Coffinet / CC-BY-SA
Abbaye Bénédictin Abbaye de Pons

Située à Cimiez, non loin de Nice, l'abbaye a révélé une quantité phénoménale de vestiges romains.

Normal, nous sommes tout près du site gallo-romain de l'antique cité de Cemenelum, actuelle Cimiez !

L'abbaye

Elle date de 775, fondée par saint Siagrius, fils du roi d'Austrasie Carloman et neveu de Charlemagne.

Charlemagne d'ailleurs y séjourne entre 777 et 800, et lui donne de grandes richesses !

Mais au 10e siècle, les Sarrasins ravagent l'abbaye.

Les ducs de Savoie la reconstruisent : elle peut lentement se relever... pour s'enrichir de nouveau et devenir toujours plus puissante !

Rendez-vous compte : au 11e siècle, les abbés de Saint-Pons sont faits comtes de Cimiez !

Et puis, saviez-vous que c'est sous un grand orme planté dans le jardin de l'abbaye, que l'on signe l'acte qui cède Nice au comté de Savoie, en 1388 ? Orme disparu à la fin du 18e siècle...

Mais à partir de ce moment, rien ne sera plus comme avant... les Turcs ravagent le monastère en 1543.

En 1798, on le transforme en hôpital militaire. Restauré en 1835, il abrite aujourd'hui l’hôpital Pasteur.

Des souvenirs romains

Je vous parlais des vestiges gallo-romains de Cimiez, tout à l'heure : nous y voilà !

On a trouvé plusieurs sarcophages romains en tuiles plates et en pierre datant du 4e siècle, lors du creusement de canalisations d'égout, au tout début du 20e siècle.

L'un des plus beaux, en calcaire, long de plus de 2 m, renferme le corps d'une jeune femme du nom d'Aelia Maria. L'inscription sur le sarcophage dit :

« MEMORIAE AELIAE MARIAE CERTIA MARCELLA FIL », « A la mémoire d'Aelia Maria, Certia Marcella, sa fille ».

À l'intérieur du tombeau, on a trouvé son squelette noyé dans la chaux, mais aussi de petits objets du quotidien : des bijoux, des épingles, de la monnaie.

Et même des os de poulet ! Hé oui, on mettait toujours un peu de nourriture avec le défunt, pour qu'il puisse grignoter dans l'au-delà...

Émouvant, non ? D'autant plus que le contenu de cette tombe peut se voir au musée archéologique de Cimiez.

Les autres sarcophages sont exposés dans le jardin du musée Masséna de Nice.

À l'intérieur de l'abbaye, on voit un pan de mur que l'on dit être celui d'un temple antique.

Derrière ce mur, on a un sarcophage antique, romain, reconverti en cercueil chrétien au 14e siècle pour monseigneur Chuet, évêque de Nice et abbé de Saint-Pons ; le sarcophage porte encore son blason.

Sources

  • Jean-Paul Clébert. Guide de la Provence mystérieuse. Éditions Tchou, 1968.
  • Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques. 1908.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !