1 - Des cochons !
Des bénédictins s'installent à Souillac vers 962, sur des terres données par le comte Saint-Géraud.
Souilh désigne un marécage ou viennent faire trempette les cochons sauvages !
À cet endroit se trouve déjà un monastère fondé par saint Éloi, dit la légende.
Débroussaillage, défrichement, assèchement du marécage, les moines transforment le domaine en une prospère abbaye.
2 - Le pilier de Souillac
Du jamais vu, à l’abbaye de Souillac ? Oui, sur le porche intérieur. Un mystérieux pilier sculpté.
Viollet-le-Duc raconte dans son Dictionnaire raisonné de l’architecture :
« Les bas reliefs et sculptures qui décorent l’intérieur de la porte de cette église ont un caractère qui tient à la fois du génie nord hindou et des arts byzantins. Ces animaux du pilier de Souillac, qui se mordent et se nattent, ne se rencontrent ni dans la sculpture gallo-romaine, ni dans la sculpture ou la peinture gréco-romaine de Syrie. Pour trouver des analogues à cet art, il faut recourir aux monuments scandinaves nord européens, islandais, ou à ces manuscrits dits saxons de Londres, ou encore à certaines sculptures hindoues. »
3 - Inspiration
Avez-vous remarqué ?
L'ancienne église abbatiale Sainte-Marie du 12e siècle, de style roman, rappelle la cathédrale de Cahors et celle de Périgueux, par son inspiration byzantine !
4 - Chassériau
L’église abbatiale abrite un remarquable tableau de Théodore Chassériau, célèbre disciple d’Ingres : Le Christ au jardin des Oliviers (1844).
Exposé au Salon de 1844, les critiques sont unanimes, emballées. La toile reçoit la médaille de deuxième classe, dans la section des peintures d’histoire.
Théophile Gautier écrit même :
« La veille d'agonie est terminée, le Christ redescend le penchant de l'âpre colline d'un pas brisé... Les oliviers centenaires tordent leurs troncs difformes. Sur le revers de la route sont étendus les trois apôtres : Pierre, Jacques et Jean buvant à pleine gorgée dans la coupe noire du sommeil. »
Le tableau a été donné à la ville de Souillac en 1848.
5 - Des merveilles romanes
Tout comme à Moissac, on remarque la statue du prophète Isaïe sur le portail occidental, un chef-d’œuvre de l’art roman.
André Malraux serait resté en admiration plusieurs heures durant...
Sources
- Guide Vert Périgord. Éditions Michelin, 2020.
- Souillac : il était une fois la vie et les tumultes de l’abbatiale. La Dépêche, ladepeche.fr. 27/06/2019.
- Valbert Chevillard. Un peintre romantique : Théodore Chassériau. 1893.