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Noyade mystérieuse au lac de Gaube

Quand : 20 septembre 1832

Le lac | ©Pixabay
Lac Noyade Accident Lac de Gaube

L’histoire tragique d'un couple de jeunes Anglais, en voyage de noces...

Le couple Pattison

Jusqu’en 1940, on trouvait sur les bords vastes et silencieux du lac de Gaube, à Cauterets, un monument commémoratif dont l’inscription disait :

« À la mémoire de William Henri Pattison, écuyer, avocat de Lincoln’s Inn à Londres et de Sarah Frences son épouse. »

Cette stèle rappelait l’accident tragique dont a été victime un couple de jeunes Anglais, respectivement 31 et 21 ans, fraîchement mariés depuis un mois : ils s’étaient noyés dans le lac, au cours d’une promenade en barque, en 1832.

L’inscription sur la stèle rajoutait d’ailleurs :

« Un affreux accident les enleva à leurs parents et à leurs amis inconsolables. Ils furent engloutis dans le lac le 20 septembre 1832. Leurs restes transportés en Angleterre reposent à Wilham, dans le comte d’Essex. »

Mystère...

Était-ce un accident, vraiment ? Un suicide ? Un homicide ?

L’affaire reste encore aujourd’hui un mystère et on a peine à démêler le vrai du faux !

Un député, un certain Achille Jubinal, raconte avoir assisté à la scène. Il rapporte comment, après un coup de rame maladroit, le mari perd l’équilibre, tombe à l’eau, et ne remonte pas à la surface.

La jeune femme affolée reste un instant à scruter l’eau clapotante, et, ne le voyant pas remonter, saute dans la gueule sombre du lac. Elle se serait noyée à son tour…

Lac de Gaube

Lac de Gaube | ©didier.camus / Flickr / Public domain

Balade mortelle

Les ragots s’en mêlent bientôt, vous pensez bien. Un accident, mon œil ! Un meurtre, oui...

Les langues de vipères et autres cancans racontent quant à eux qu’après un déjeuner bien arrosé (pour monsieur) dans une auberge du coin, le couple s’est pris le bec.

Suit la balade en barque au cours de laquelle, échauffée par l’attitude grossière de son mari qu’elle découvre gros rustre, la lady lui fiche un coup de rame mortelle dans la tête.

Sur quoi elle flanque le corps dans l’eau, avant de se suicider en sautant à son tour dans le lac.

Six sous !

En tous cas, cet accident fascine et attire tous les badauds et touristes en manque de sensations fortes, à l’époque.

Un gardien s’établit bientôt près de la stèle et transforme l’attraction en vrai business : il demande carrément quelques sous, pour avoir le droit de voir le monument !

Victor Hugo y vient, curieux, en 1843.

Il écrira, amusé, dans Œuvres Complètes (1910) : « J’ai glissé et failli tomber dans l’eau. Cela eut fait une deuxième tombe. On eut pris six sous ! »

Source

  • Bernard Duhourcau. Guide des Pyrénées mystérieuses. Éditions Tchou, 2001.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !