Notre-Dame-la-Daurade : Vierge noire et reine aux pieds d'oie

La Vierge de la DauradeLa Vierge de la Daurade | ©Peter Potrowl / CC-BY-SA

Notre-Dame la Noire

On y vénère une Vierge noire depuis le Moyen Âge, très célèbre dans le pays, mais aussi à l'étranger : Notre-Dame la Noire.

La statue primitive de la Daurade, très ancienne, disparaît au 14e siècle ; on la refait à cette époque.

Mais on la brûle pendant la Révolution : la copie actuelle date de 1807.

Les Toulousaines l'invoquaient en cas de grossesse difficile et même les capitouls venaient la prier en cas de « maladies, guerres, famines, sécheresse ou trop grandes abondances de pluie » !

Une grande procession officielle suivait ensuite quelques jours plus tard.

On sait qui a fabriqué cette Vierge (probablement au 14e siècle), car sur l'originale se lisait l'inscription suivante :

Magister Rainaldus digito suo me fecit apud Auxim, « Maître Raynaud m'a sculpté de sa main à Auch. »

De nos jours, de célèbres couturiers comme Castelbajac ou Lacroix ont réalisé pour la Vierge des robes chics et modernes !

Ma dame l'oie

La tradition veut que la célèbre toulousaine Clémence Isaure soit enterrée dans la Daurade.

Bon, on ne sait pas, finalement, si cette dame a vraiment existé ou si elle n'est qu'une légende...

Mais en tous cas, elle passe pour avoir ravivé l’intérêt de l'académie littéraire des Jeux Floraux .

Et la reine aux pattes d'oie ?

J'y viens : jusqu'au milieu du 18e siècle, on pouvait voir dans l'église le dessus du tombeau de la femme du roi des Wisigoths Théodoric II, appelée Ragnahilde (aujourd'hui présenté dans le musée toulousain des Antiquités).

C'est une reine mythique de Toulouse, à l'époque (5e siècle) où la ville fait partie du royaume wisigoth.

Le curé de la Daurade, Chabanel, a écrit au 17e siècle que cette dame est en fait la fameuse reine Pédauque, la « reine aux pieds d'oie » !

Peut-être tient-elle son nom à ce qu'elle avait une difformité, ou bien aimait-elle tout simplement passer son temps à prendre des bains, et tremper ses pieds dans l'eau de son palais toulousain de la Peyrelade...

Sources

  • Sophie Brouquet. Sedes Sapientiae : vierges noires, culte marial et pèlerinages en France méridionale. Presses universitaires du Midi, 2020.
  • Robert Mesuret. Évocation du vieux Toulouse. 1960.