Notre-Dame-de-Bonsecours, Bourguignons sacrifiés et peste noire

De 1477 à 1631

N.-D.-de-Bonsecours, 16e sN.-D.-de-Bonsecours, 16e s | ©Cédric Amey / CC-BY-SA

Âmes en peine ?

Nous voilà dans la plus belle église de Nancy !

L’œuvre toute entière de Stanislas... Toute entière ?

Non, attendez ! Notre-Dame est bien plus ancienne que cela : l'église marque le lieu où ont été enterrés les Bourguignons tués à la bataille de Nancy en 1477, dans une fosse creusée sur ordre du duc René II.

De pauvres corps sans sépultures, voués à l'errance qui sait ?

C'est peut-être ce qu'a pensé le religieux Jean Villey de Scesse en 1484, lorsqu'il fait le vœu de construire à cet emplacement une chapelle dédiée à Notre-Dame-de-Bonsecours.

Comme il meurt prématurément, c'est le chanoine Ambroise de Charnières qui s'occupe de réaliser son vœu.

Chapelle consacrée en 1498 par l'évêque de Toul... qui reçoit tout naturellement le nom de chapelle des Bourguignons.

Un petit cimetière vient même s'accoler à la chapelle, où seront enterrés bon nombre des habitants de Nancy.

On a dit que l'église s'appelait Notre-Dame-de-Bonsecours : seulement, on se rend compte que l'on ne possède aucune statue de cette Vierge !

La Vierge de BonsecoursLa Vierge de Bonsecours | ©Cédric Amey / CC-BY-SA

Des rois sous le manteau

Alors, en 1505, le duc René II demande à son imagier Mansuy Gauvain (le même qui sculpte la porte du palais ducal de Nancy) la réalisation de ladite effigie (encore conservée dans l'église aujourd'hui).

Qu'elle est jolie, avec, sous son lourd manteau, des rois, des évêques abrités dessous !

Notre Vierge aurait pu tomber dans le plus parfait des anonymats.

Mais des miracles commencent à se multiplier...

Il n'en faut pas plus pour que les pèlerins commencent à arriver.

De plus en plus nombreux, chaque jour !

La petite chapelle ne peut pas contenir tout ce monde. Alors, on l'agrandit en 1629.

On a bien fait, car les miracles continuent !

Ils sont si nombreux, que les frères Minimes qui desservent l'église à cette époque publient un livre intitulé Miracles et grâces de Notre-Dame de Bon Secours lès Nancy.

De vrais récits de guérisons, authentifiées par l’Église, la totale...

Le remède contre la peste !

Et la peste frappe en 1631. Que faire d'autre que de s'en remettre à la Vierge ?

On fait le vœu solennel de faire célébrer une messe toutes les semaines en son honneur, si l'épidémie prend fin.

Ce qui arrive ! Une plaque de marbre commémore ce vœu, tout comme les ex-voto des malades guéris.

Et entre autres souvenirs, on peut voir au-dessus de l'orgue des trophées turcs pris pendant la bataille de Saint-Gothard par le duc Charles V, en août 1664, ou à la bataille de Mohacz, en août 1687, par Charles-François de Lorraine !

Source

  • Christian Pfister. Histoire de Nancy. 1909.