This website requires JavaScript.

Mme de Sévigné à Époisses : festin aux vins de Bourgogne

Quand : 1673 - 1677

G. de Guitaut | Public domain
Château Festivités Mme de Sévigné Château d'Époisses

De mains en mains

Le château que nous avons sous nos yeux date... du 10e siècle !

C'est alors la résidence des ducs de Bourgogne, avant qu’Époisses passe pendant un siècle aux Mello, avant de subir un remaniement complet aux 14e et 15e siècles.

Ne gardant qu'une tour de l'ancienne forteresse, on construit un octogone flanqué de tours, entouré de douves.

Occupé par la Ligue pendant les guerres de Religion, Époisses, qui a subi des dégradations, est restauré par son nouveau propriétaire, Louis d'Aussienville, au 17e siècle.

Par alliance, le château passe aux Pechpeyrou de Guitaut : on est en plein 17e siècle, c'est la plus belle période pour Époisses !

La marquise : à table !

Nous voilà arrivés au 17e siècle... le siècle de la plus célèbre des marquises : Mme de Sévigné !

Son fief, c’est le château de Bourbilly, non loin de là. Bourbilly est vassal d’Époisses, alors, elle appelle le propriétaire de l’époque, Guitaud, « mon cher seigneur. »

Elle se prend elle-même pour « sa très humble sujette » et le nomme « seigneur de toute la contrée », en montrant bien « sa servitude »...

Quid du château ? La marquise écrit :

« Cette maison est d’une grandeur et d’une beauté surprenantes. M. de Guitaut se divertit fort à la faire ajuster et y dépense bien de l’argent. Il se trouve heureux de n’avoir point d’autre dépense à faire ; je plains ceux qui ne peuvent pas se donner ce plaisir... »

On l’accueille bien à chaque fois qu’elle vient, et c’est la fête à coup sûr :

« Il (de Guitaut, ndlr) ne sait quelle chère me faire... Ils sont si longtemps à table que, par contenance, on boit et puis on boit encore, et on se trouve avec une gaieté extraordinaire. »

La fête, bien sûr, ne se fait pas sans les bons vins de Bourgogne ! Vins que la marquise rapporte ensuite pour ses caves de Paris et de Bretagne...

On boit et on mange un peu trop, apparemment, car la marquise écrit, tout en prenant les eaux à Vichy :

« J’ai pris des eaux, et le bon abbé aussi, pour vider un peu de son sac qu’il avait trop rempli à Époisses. »

À voir pendant la visite, la chambre de la marquise, toute fleurie. On dit qu’elle a écrit ces mots, sur une des poutres du plafond :

« Nos plaisirs ne sont qu'apparences Et souvent se cachent nos pleurs Sous l’éclat de ces belles fleurs Qui ne sont que vaine espérance. »

Sources

  • M.L. de La Brière. Article Deux châteaux historiques : Bourbilly, Époisses. Le Correspondant (tome 145). 1886.
  • M. Gault de Saint-Germain. Lettres de Madame de Sévigné, de sa famille, et de ses amis (tome 5). 1823.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !