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Lyon et le mystère du fantôme du palais Saint-Pierre

Quand : 1527

Le réfectoire | GO69 / CC-BY-SA
Abbaye Bénédictin Fantôme Palais Saint-Pierre de Lyon

Une abbaye puissante

Des terres partout, partout !

On ne sait pas bien de quand date sa fondation.

Mais en revanche, on est sûr que les Sarrasins saccagent la ville de Lyon et le monastère, au 9e siècle.

Alors, l'évêque de Charlemagne, Leidrade, fait restaurer l'église et les bâtiments de Saint-Pierre.

Il rapporte qu'on y compte 32 religieuses qui y vivent selon la règle établie.

Déjà, les rois carolingiens donnent sans compter.

Les abbesses sont très indépendantes. Elles possèdent une quinzaine de prieurés dans la région lyonnaise, le Bugey, et même le Dauphiné.

À Lyon, elles possèdent des terrains sur la colline de la Croix-Rousse, là où se trouvent les vestiges de l'ancienne ville romaine.

Noblesse oblige !

L'abbaye devient très riche, très puissante, grâce aux dons des rois, grâce aux dots des religieuses toutes mieux nées les unes que les autres...

On trouve parmi les abbesses des Montmorency, des Cossé-Brissac, des Lévis...

Car il fallait dit-on, faire preuve de 4 degrés de noblesse du côté du père, et autant du côté de la mère !

Certaines jeunes femmes venaient là dès l'âge de 5 ans.

Travailler, nous ?

Mais, mais... attention, la dépravation et la décadence règnent ici.

Fêtes, orgies, débauche, on oublie vite ses vœux de chasteté, si vous voyez ce que je veux dire !

Mais comme l’abbaye se trouve sous l'autorité suprême du pape, hé bien... on ne peut pas faire grand-chose.

L'archevêque de Lyon, François de Rohan, veut changer tout cela, au tout début du 16e siècle : il impose aux religieuses pauvreté, obéissance, travail !

Aie, pour ces dames habituées au luxe et au faste, le coup est rude !

Elles refusent catégoriquement, comme quoi rien ne peut leur être imposé, qu'elles sont sous la protection du Pape, etc.

Finalement, la réforme se met en place, tant bien que mal. Puis l'abbaye se retrouve incorporée à l'ordre de Chezal-Benoît, jusqu'en 1637.

Le pape la place alors sous l'autorité des archevêques de Lyon.

Un fantôme sème la pagaille

Un baiser glacé dans le noir

Mais, à la même époque, stupéfaction ! On se met à murmurer qu'un fantôme hante le couvent.

Celui d'Alix de Tézieux, une ancienne dame de l'abbaye, morte très pauvrement dans un village des environs de Lyon.

Une des dames de Saint-Pierre en particulier, Antoinette de Grôlée, assure qu'un souffle vient la réveiller la nuit, qu'elle entend des pas autour d'elle sans jamais voir personne, et surtout, sent un baiser se déposer sur sa bouche !

On la dit, en prime, l’ancienne maîtresse d'Alix...

Gros canular ?

Affolée, Antoinette en réfère à la mère supérieure, qui immédiatement, demande à l'esprit de se manifester en frappant des coups.

Coups qui résonnent lourdement... aussitôt, on procède à un exorcisme, en 1527.

L'affaire défraie la chronique et tout le monde en parle, dont ce compte-rendu paru en 1528, La merveilleuse histoire de l'esprit qui depuis naguère est apparu au monastère des religieuses de Saint-Pierre de Lyon.

Mais vous savez quoi ? Je penche plutôt pour un gros canular destiné à ce que ces dames se calment un peu, et remettent de l'ordre dans leur conduite ! Pas vous ?

Sources

  • Francis Linossier. Les mystères de Lyon. 1856.
  • Joseph Bard. Le palais Saint-Pierre ou des Arts. 1842.
  • Jean-Baptiste Monfalcon. Histoire monumentale de la Ville de Lyon (tome 5). 1866.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !