Louis XV a la main verte, aux serres d'Auteuil !

De 1761 à 1764

Le parc des serresLe parc des serres | ©François GOGLINS / CC-BY-SA

Saviez-vous que les serres d’Auteuil originelles datent… de Louis XV ?

Un château niché au cœur du village d'Auteuil

Auteuil, au 18e siècle ? Un petit village tout paisible, situé en dehors de Paris... la cambrousse, quoi !

Et devinez ce que l’on trouve, à l’emplacement des serres actuelles ?

Un petit château appelé château du Coq. Il se trouvait vers les actuels n° 63-73 de la rue d’Auteuil.

Le roi Louis XV aime y séjourner incognito, en galante compagnie... Il y chasse beaucoup, aussi.

L'architecte Gabriel se charge de lui construire le petit château.

Il se compose de jolis appartements décorés de tapisseries des Gobelins et de la Savonnerie, de glaces de Saint-Gobain...

Une vraie petite maison de campagne royale !

Les serres du château du Coq

À peine construit, le château du Coq compte des serres et un jardin botanique.

Chouette ! Parce qu’il a la main verte, Louis, ça tombe bien. Lui et la botanique, ça fait deux !

Rien qu’à Versailles, tiens : avec l’horticulteur Claude Richard, ils vont créer des serres chaudes extraordinaires, en 1750, avec près de 4 000 variétés de fruits et de fleurs !

C’est Richard, d’ailleurs, que le roi place à la direction des serres d’Auteuil, qui se veulent un peu une succursale de celles de Versailles.

Les serres inspirent le poète Colardeau !

Les jardins inspirent le poète Colardeau, qui dédie une pièce « au roi Louis XV », en 1764 :

« Vous voilà donc bourgeois d’Auteuil, sire, et voilà votre village. Vous y viendrez chercher l’ombrage, le doux lilas, le chèvrefeuille : tant mieux pour nous. […] Venez-y. Il faut bien que du haut de son trône, Louis descende quelquefois : l’émail des prés, l’ombre des bois, les dons de Flore et de Pomone doivent lui plaire. »

De Louis XV au 19e siècle

Avant que Louis XV ne l’achète en 1761, le château du Coq appartient au riche banquier Samuel Bernard, en 1717, avant que Mme Élisabeth (sœur de Louis XVI) ne l’occupe.

Réaménagé au cours du 19e siècle, le grand domaine appartient au baron Rodolphe d’Erlanger, en 1861.

Ce dernier le morcelle : depuis, la rue Erlanger a coupé le domaine royal en deux...

Sources

  • Jacques Hillairet. Connaissance du Vieux Paris. Éditions Princesse, 1963.
  • Œuvres de Colardeau de l'Académie Françoise. 1779.
  • Jean Savare. Sur deux jardins botaniques parisiens. In Revue d'Histoire de la Pharmacie. 1957.