Voilà tout de suite le premier tombeau : le plus beau, le plus monumental !
Érigé en 1586 pour Louis de Brézé, grand sénéchal et gouverneur de Normandie, petit-fils de Pierre de Brézé, fils de Jacques de Brézé (le mari cocu qui découvre sa femme, la fille d'Agnès Sorel, en plein acte d'adultère !) et mari de Diane de Poitiers...
Louis meurt en 1561. Il s'est fait représenter sous forme d'une statue équestre sur la partie supérieure, entourée de la Victoire, la Prudence, la Foi et la Gloire.
En-dessous, sur un sarcophage de marbre noir, le corps de Brézé, mort, à moitié enveloppé dans son suaire : un transi !
Sous sa tête, pas de coussins.
Non, le corps repose à même la pierre glacée, et contraste encore plus avec la puissance de l'effigie équestre, vous ne trouvez pas ?
C'est sa veuve qui lui fait construire le tombeau ; on dit d'ailleurs que c'est Diane elle-même que l'on a représenté en prière, à gauche du transi...
On lit sur le tombeau cette inscription en latin :
Ô Louis de Brézé, Diane de Poitiers affligée par ta mort t'a érigé ce monument. Elle était ta très fidèle épouse dans le lit conjugal. Elle te le sera de même dans le tombeau.
Ce qui fait rire certains : « Elle fut aussi fidèle dans un cas que dans l'autre » !
Alexandre Lenoir a attribué ce tombeau anonyme à Jean Goujon ou Jean Cousin.
Sources
- Théodore Licquet. Rouen : précis de son histoire. 1827.
- Achille Deville. Tombeaux de la cathédrale de Rouen. 1833.