1593. Vous le voyez, ce cavalier qui arrive au loin, dans la poussière ? Voilà notre homme, un certain François de Bonne, duc de Lesdiguières, qui acquiert Vizille pour 2 000 écus d'or. Il est lieutenant général des armées du roi Henri IV en Dauphiné et Savoie : un farouche guerrier, sans cesse sur les champs de batailles, dormant peu, toujours sur la brèche ! Et toujours fidèle à Henri IV, protestant comme lui depuis qu'il s'est converti !
Commencés en 1611, les travaux de réaménagement, confiés à l'architecte Pierre La Cuisse et Guillaume Le Moyne, s'achèvent en 1620. Les intérieurs ne sont pas en reste, puisque des artistes tels que le Flamand Jean de Loenen, le sculpteur Jacob Richier ou le peintre Antoine Schanart participent à la réalisation des décors.
François a voulu Vizille grandiose, plus beau que tout... pour les beaux yeux de celle qui remplit sa vie : Marie Vignon. Voilà ce que dit Auguste Bourne dans son Vizille et ses environs : description pittoresque, précis historique (1860) :
« Ces dragons, ces serpents gardiens du château et de la fontaine qui baigne ses pieds, ce jeu de paume, cette ménagerie, ce parc enclos de longues murailles, ces allées, ces forges, ces martinets, ces remparts contre l’impétuosité de la Romanche, ces parterres, ces vergers, ces sources d’eaux claires et limpides si bien conduites coulant avec tant de douceur, jamais enflées ni troublées, annonceront à nos derniers neveux que là, loin du faste et de l’orgueil, son esprit calme (celui de Lesdiguières, ndlr) ne chercha d’autres récompenses que celles de sa vertu, se contenta de ce délicieux séjour où il recevait ses amis. »