This website requires JavaScript.

Les secrets d'une famille inhumée à Saint-Denis

Quand : 5 juin 1316 - 1362

Gisant de Jean Ier | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA
Lieu de sépulture Clémence de Hongrie Louis X le Hutin Jean Ier Basilique Saint-Denis

Toute une famille fauchée bien avant l’âge : Clémence de Hongrie, Louis X le Hutin et leur fils, le si petit Jean dit le Posthume, reposent à Saint-Denis.

Avec en plus, un mystère à découvrir, autour de ce bébé...

Une famille décimée

Mort de Louis X

On a vu au château de Vincennes la mort de Louis X, après une folle partie de jeu de paume.

Pris d’un violent malaise après avoir avalé un verre d’eau glacée, il meurt peu après, le 5 juin 1316.

Il a 28 ans. Il n’a régné que deux ans.

Son frère Charles IV se charge de commander son gisant, en 1327, 11 ans après sa mort.

Gisant de Louis X

Gisant de Louis X | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Gisant de Louis X

Gisant de Louis X : détail | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Mort de Clémence de Hongrie

Surnommée l’Orpheline, elle perd ses parents de la peste à l'âge de deux ans seulement.

La pauvre Clémence perd son mari et son fils unique, Jean, de morts brutales.

Elle finit par entrer au couvent et meurt le 13 octobre 1328, à 35 ans.

Mort de Jean Ier

Remarquez comme le gisant de Jean est disproportionné, comparé à ceux de ses parents.

Éphémère petit roi de France !

Jean naît le 15 novembre 1316, au cœur du château de Vincennes.

Le fils unique du couple ne vit que quelques jours, d’où son surnom de Jean le Posthume.

Oh, mais le trône ne reste pas libre longtemps...

Le comte de Poitiers, un des frères du Hutin (oncle du petit Jean, donc), devient roi sous le nom de Philippe V le Long.

Gisant de Clémence de Hongrie

Gisant de Clémence de Hongrie | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Gisant de Clémence de Hongrie

Gisant de Clémence de Hongrie : détail | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Le mystère Baglioni

Et si je vous disais que le fils du roi de France, Jean, a en réalité survécu à une tentative d’assassinat et a grandi, secrètement, en Italie ?

Où l'on reparle des Rois maudits

En 1360, à Aix-en-Provence, un homme clame à qui veut l’entendre qu’il est Jean Ier de France.

Il s’appelle Giannino Baglioni.

Il aurait été échangé peu après sa naissance avec le petit roi français, de peur que de sombres complots planant sur sa tête ne se réalisent.

Giannino n’était autre que l’enfant de la nourrice du petit Jean, Marie de Cressy.

Pour les fanas de la saga des Rois Maudits, il s’agit de celle qui se cache derrière le personnage de Marie de Cressay, amoureuse du jeune Siennois Guccio Baglioni, le père de son petit.

Il avait suivi en France son oncle, le banquier Spinello Tolomei... Bref !

Gisant de Jean Ier

Gisant de Jean Ier | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Gisant de Jean Ier

Gisant de Jean Ier : détail | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Empoisonné ?

Ça ne loupe pas : le petit roi Jean meurt brutalement, 5 jours après avoir poussé son premier cri.

Empoisonné, dit la rumeur.

Par qui ? Son oncle Philippe V ou la belle-mère de celui-ci, la terrible Mahaut d’Artois.

Après la mort du soi-disant Jean, le vrai roi de France est envoyé en Italie dans sa famille paternelle adoptive. Jean devient Giannino...

La révélation

Il devient un marchand prospère et influent de Sienne, se marie, fonde une famille.

Tout allait bien dans le meilleur des mondes, jusqu’à ce que sa mère Marie, sur le point de mourir en France, ne révèle son lourd secret à son confesseur.

Qui part à Rome tout dévoiler au tribun de la ville. Qui convoque Giannino et lui révèle son origine prestigieuse.

Cap sur Avignon

Voilà Giannino, 40 ans, qui part pour Avignon en 1360, rencontrer le pape. Les poches remplies de faux sceaux et pseudo acte de naissance.

Persuadé d’être l’arrière-arrière-petit-fils de saint Louis.

Lui et ses descendants porteront même les trois fleurs de lys de France, au milieu du blason de leur famille, et ce jusqu’en 1530 !

Mais le pape refuse de le voir.

On l’arrête, on le met en prison à Marseille, puis à Naples, où il finit ses jours en 1362.

Sources

  • E. Tavernier. Article Le roi Giannino, étude historique. Mémoires de l'Académie des arts et belles-lettres d'Aix (tome 12). 1882.
  • Louise-Marie Libert. Ces morts... toujours vivants ? Éditions Jourdan, 2018.
  • Raoul de Navery. Article Chroniques du Moyen Age : Giannino, roi de France. Musée des familles (38e année). 1871.
  • F.X. de Feller. Dictionnaire historique, ou, Histoire abrégée (tome 10). 1828.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !