À la gloire de la guerre
Située sur la route qui mène à Aix (ce qui lui a tout naturellement donné son nom), la porte a été construite entre 1828 et 1839.
Haute de près de 19 mètres, large de 12 mètres, c'est un vrai arc de triomphe, à la gloire des batailles de l'Empire !
Marengo, Austerlitz, Héliopolis... superbement immortalisées dans la pierre blanche par Jules Ramey et David D'Angers.
D'Angers ? Sculpteur de génie du milieu du 19e siècle, l'un des plus talentueux de sa génération !
À l'origine, D'Angers devait réaliser tous les bas-reliefs. Mais le destin en a décidé autrement.
On doit les bas-reliefs de la façade nord à David d'Angers, et ceux de la façade sud à Ramey.
Les bas-reliefs
Mais que représentent-ils, au fait, ces bas-reliefs ?
Cuirasse et dévouement
Sur la façade sud, on a les batailles de Marengo et d'Austerlitz accompagnées des statues aujourd'hui disparues de la Force, la Clémence, la Vigilance et la Tempérance.
Sur la façade nord, les représentations des batailles de Fleurus et d'Héliopolis.
D'un côté, donc, on voit les armes européennes, avec canons, lances, fusils, boucliers, épées, cuirasses, tout cela entremêlé dans un savant désordre organisé.
Au milieu de ces armes, la Victoire, les ailes déployées, trace le nom de la bataille de Fleurus (1794), sur une colonne.
Au-dessus de ce bas-relief, on voit le maréchal autrichien Frédéric de Saxe-Cobourg, avec à sa gauche des soldats allemands.
Il remet son épée au vainqueur de la bataille, le général Jean-Baptiste Jourdan.
Au-dessus encore, voilà les 4 Vertus :
- la Prudence, qui touche la lame de son épée ;
- la Valeur près de son lion ;
- la Résignation, songeuse et préoccupée ;
- le Dévouement, la main sur le cœur.
Yatagans et canon
Au nord toujours, mais de l'autre côté, on a un trophée d'armes orientales : yatagans, cimeterres, armures ornées du croissant, lances placées autour d'un canon...
Orientales, pourquoi ?
Pour illustrer la bataille d'Héliopolis (1800) qui s'est déroulée en Égypte, opposant les Français à l'armée ottomane.
On a là au-dessus le général Kléber, face à l'ennemi soumis.
Victoire improbable de 10 000 Français contre 60 000 Turcs !
Le tambour d'Arcole
Venez maintenant à l'intérieur de la porte.
Ramey a réalisé le retour des valeureux soldats, tandis que D'Angers s'est occupé de la Patrie qui appelle au combat (ou le départ des Volontaires).
Parmi la foule, on peut reconnaître André Étienne : le célèbre tambour d'Arcole, avec son sac et sa gourde, prêt à partir !
Sources
- Alfred Saurel. Dictionnaire des villes, villages et hameaux du département des Bouches-du-Rhône (tome 1). 1877.
- Inventaire général des richesses d'art de la France : Province, monuments civils. 1885.