This website requires JavaScript.

Astorg d’Aurillac, troubadour de Conros

Quand : 1225 - 1291

Le château | Danièle de Sagnabous / CC-BY-SA
Château Croisades Château de Conros

Astorg d’Aurillac, troubadour

Astorg, né à Conros

En 1130, Astorg I d’Aurillac (la légende dit qu’il descend de la sœur de saint Géraud, qui fonde Aurillac au 10e siècle), construit une grosse tour, au-dessus de la Cère.

Ça y est, la base du château actuel de Conros vient de naître !

Le plus connu de cette très vieille famille auvergnate est le troubadour Astorg VII d’Aurillac : un brave chevalier, mais aussi un fin poète, bien sûr !

Il naît au château de Conros en 1225.

Le roi saint Louis en personne le fait chevalier en 1267, et d’ailleurs : il s’embarque avec lui pour la 8e croisade.

Traumatisme...

À Tunis, il assiste à la mort brutale de son roi, en août 1270. Peste ou dysenterie, on ne sait point !

Reste que c’est une perte immense, pour toute la chrétienté...

S’en remettra, s’en remettra pas, Astorg ? Pas sûr : de retour sur sa terre auvergnate, le poète est amer.

Il pleure son roi, maudit la croisade et ceux qui l’ont organisée, à savoir le pape, et même Dieu !

Trop de sang, trop de poussière lui colle encore la bouche, lui laissant un goût acre plein de reproches.

Vu trop de massacres, vu les armées croisées se faire décimer...

Il encourage même les Chrétiens à se convertir :

« Ah, Dieu ! Pourquoi as-tu causé un si grand malheur à notre roi, généreux et courtois ? Car il y mettait son cœur et son savoir, À te servir la nuit et le jour, Et, autant que possible, à faire et dire ton bon plaisir : bien mauvaise récompense tu lui en as fait échoir ! Ah ! Belle troupe courtoise, Vous qui fîtes passer outre-mer un si bel équipage, Jamais nous ne vous verrons revenir ici, et j’en suis navré, Et par le monde un grand deuil s'est répandu, Maudite soit Alexandrie ! Maudit soit le clergé ! Maudits soient les Turcs qui vous ont fait rester là-bas, Dieu a mal fait, de leur avoir donné ce pouvoir. Je vois la chrétienté complètement mise à mal. Je ne crois pas qu’elle n’ait jamais subi si grande perte : Aussi est-il légitime qu’on cesse de croire en Dieu et que nous adorions Mahomet là où Dieu se trouve. Tervagan (la croyance de l’époque disait que les Sarrasins adoraient 4 idoles, dont Tervagan, ndlr) et sa compagnie, Puisque Dieu veut, Que nous soyons vaincus contre tout droit, Et qu'il permet aux mécréants de rester couverts d'honneur. »

Sources

  • Encyclopédie Châteaux Passion. Éditions Atlas, 2001.
  • René Lavaud. Les troubadours cantaliens (tome 1). 1910.
  • René Lavaud. Les troubadours cantaliens (tome 2). 1910.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !