Les petites histoires de l'abbaye de Fontgombault

La fontaine de Gombault

Posée au milieu de nulle part, voilà l'abbaye bénédictine de Fontgombault, qui a vu le jour il y a bien longtemps... au milieu du 10e siècle, précisément.

C'est à cette époque que le moine anachorète Gombault s'installe dans une grotte, non loin de l'emplacement de l'abbaye actuelle.

Il y vit le plus simplement du monde, fait des miracles et attire quelques disciples.

Une fontaine prend son nom, fons Gombaldi... Fontgombault.

On sait qu'il existait une statue de Notre-Dame-des-Grottes vénérée à l'endroit où Gombault avait vécu : statue plus tard remplacée par l'énigmatique Notre-Dame-du-Bien-Mourir...

L'Étoile de l'abbaye

À la fin du 11e siècle apparaît une nouvelle tête : l'ermite Pierre de l’Étoile, qui fonde une petite chapelle sous le vocable de Saint-Julien.

Pierre est issu de la noblesse. Lassé par les vices et les petites intrigues de la Cour, il décide de se consacrer à Dieu.

En 1091, il fonde l'abbaye qu'il place sous la règle de Saint-Benoît.

L'église se fait consacrer en 1140 sous le vocable de Notre-Dame, et Pierre devient premier abbé de Fontgombault !... avant de mourir en 1114.

L'abbaye se porte bien : elle rayonne même ! L'abbé a mis en place un système qui dit que chaque paroisse qui viendrait en pèlerinage à Fontgombault devrait payer 25 pintes de vin et quatre jambons !

Et les affaires marchent remarquablement bien !

Au 15e siècle, les moines de l'abbaye participent même à la création des étangs de la Brenne.

Faux abbés, va !

Un petit paradis sur terre, jusqu'aux guerres de Religion, bien sûr...

En 1569, les protestants dévastent tout : ne reste debout que le chœur de l'église !

On a même vu des pseudo abbés protestants gouverner l'abbaye, dès 1670 : Jean de Naillac, René du Cher, puis Louis de Rochefort, favori du prince de Condé.

On raconte l'anecdote suivante : la femme de celui-ci, bigote comme pas deux, lui dit que les biens de l'abbaye le damneraient.

Il sort alors de sa poche des pistoles en disant : « Voilà des pistoles de Fontgombault, voilà des pistoles de Rochefort. »

Il les mélange et dit à sa moitié : «  Alors, vous faites la différence, maintenant ? (vu dans La société française du 16e siècle au 20e siècle).

Notre-Dame-du-Bien-Mourir

Le culte de la Vierge se fait ici par le biais de la statue de Notre-Dame-du-Bien-Mourir, devenue plus tard que Notre-Dame-des-Grottes.

Sauvée de la destruction des guerres de Religion, sauvée aussi de la Révolution, on la voit actuellement sur le bas-côté de l'église.

D'où vient son drôle de nom, unique en France ?

On l'invoque pour la guérison des malades et la conversion des pécheurs, quand vient l'heure de leur mort.

La légende rapporte que pendant la Révolution, un homme avait voulu détruire la statue.

Seulement, en se dirigeant vers la Vierge, armé d'un bout de bois, il trébuche, chancelle et s'écroule à terre.

La Vierge lui accorde quelques secondes, pour se repentir.

Après quoi, l'homme peut mourir en paix !

Après cet accident, on n'ose plus venir dans cette partie de l'abbaye, de peur de mourir violemment...

Le pèlerinage de la Vierge a lieu tous les ans le jour de la Pentecôte.