Les moines sanguinolents de Chanteuges
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Quand : 1130 - 1137
Au milieu du XIIe s, un seigneur du coin s'empare de l'abbaye et fait régner la terreur.
L'abbé rapporte : « J'ai vu l'abbaye dans un état déplorable : son monastère en ruine, son sanctuaire dépouillé, son église convertie en forteresse, personne ne servant Dieu... »
Mais qui est ce rustre sans foi ni loi ?
Un gaillard du nom d'Itier de Digons, dit le Reclus.
Les moines de Chanteuges pensaient être à l'abri de ses assauts, derrière leur muraille...
Mais ce type est un fou furieux, reclus dans son nid d'aigle (aujourd'hui ruiné) à quelques kilomètres de là.
Une forteresse qui inspirait les peurs les plus folles aux habitants du coin, qui refusaient de passer à côté la nuit venue...
« C'est un fou, un monstre sous sa cuirasse, qui détrousse toute la région !... » gueule-t-on à qui veut l'entendre.
Alors un jour, un moine lui fait une réflexion, à notre Itier. Arrête, ou c'est l'Enfer qui t'attends...
Le dingue ! Il ne sait pas à qui il parle ! Itier le tue sur le champ et poursuit sa vie de brigand.
Mais un jour, sa fille chérie passe l'arme à gauche.
C'est le déclic : voilà un Itier fou de douleur qui se fait moine !
Il s'était rappelé des remontrances du moine, en plus, son blabla sur l'Enfer, tout ça.
Il intègre donc Chanteuges, tout calme, doux comme un agneau. Mais sa vie délurée lui manque !
Il recommence à voler, entraînant avec lui d'autres comparses, qu'on appelle vite les « moines rouges »...
Histoire poétique et littéraire de l'ancien Velay de Francisque Mandet dit :
Bientôt chaque soir, une troupe satanique sortie du seuil béni cachant sous le froc cuirasses dagues et épées chevauchant à travers pays imposant tribut à serfs et marchands et prenant logement militaire dans les couvents de nonnes.
Bientôt, on finit par déloger Itier et ses compagnons et fiouuu... le calme revient sur Chanteuges.