La belle empoisonneuse
On ne sait pas d'où vient le nom étrange de Matata.
Alors, pour l'expliquer, on a inventé une légende, au début du 20e siècle. Inspirée de faits réels, mais tout de même assez romancée... La voici.
Nous sommes en 1588, Henri Ier de Bourbon-Condé, qui possède le château Bardon à Meschers, meurt brutalement.
Une mort trop soudaine... Alors, la rumeur enfle : on parle déjà d'empoisonnement ! Qui a bien pu faire une chose pareille ?
Tous les regards se portent bientôt sur son épouse, Charlotte de Trémoille. Ça y est, voilà la coupable toute trouvée !
On l'emprisonne 6 ans, pour avoir commandité le meurtre.
Commandité, car elle n'a pas agi seul... non, une autre main a frappé : son complice, car elle en avait un !
Un certain Permilhac de Belcastel... on dit même qu'ils sont amants !
Matata emmuré
Alors, Belcastel doit s'enfuir pour échapper à la prison. Il trouve refuge dans les grottes de Meschers.
Combien de temps reste-t-il, seul là dedans, avec comme uniques compagnons le ressac de la mer et le cri des oiseaux marins ?
On ne sait pas.
Mais un jour, alors que quelqu'un, intrigué, lui demande son nom, il répond matuta : le « matin », la belle aurore.
On surnomme alors l'homme Matata, qui sûrement devenu un peu fou avec le temps, faisait peur aux habitants.
On le croisait, parfois, qui errait près des grottes, l’œil vide...
Pris de panique (car on ne savait pas ce qu'il manigançait dans sa grotte), les gens l'emmurent vivant...
Charlotte, elle, pendant ses 6 années d'enfermement, a donné naissance à un fils, Henri II... que l'on dit illégitime !
Elle sera finalement libérée, puis réhabilitée.
Sources
- Éloïse Mozzani. Légendes et mystères des régions de France. Robert Laffont, 2015.
- Didier Chirat. Les petites histoires de l'Histoire de France. Larousse, 2018.