Jeux de massacres ?
Les protestants avaient réussi à se rendre maîtres de l'Orléanais.
Saccager les églises, toujours, encore plus...
Ça, c'est leur passe-temps. Sauf qu'ils n'avaient pas encore mis la main sur la ville de Gien.
La bonne vieille ville de Gien, avec toutes ses églises à ruiner...
Lambert Daneau, un protestant originaire de Beaugency, organise le raid.
Pour l'aider dans sa besogne, il appelle du renfort.
Des gars que l'on surnomme les « pieds-nus de Bourges », des pillards sans foi ni loi... que certains disaient être des cathos à la solde des protestants !
De vrais molosses prêts à attaquer, en tous cas.
Un vrai rouleau compresseur : toutes les églises de Gien sont ravagées en un clin d’œil.
Des colliers d'oreilles
Mais quelques curés et bourgeois parviennent à se réfugier dans le château de la Bussière.
On est à l'abri, là-dedans ! se disent-ils. C'est une solide forteresse...
Mais bien évidemment, La Bussière se fait assiéger. Un siège terrible !
Les protestants ne lâchent rien.
Et en quelques jours, on n'a plus rien à se mettre sous la dent, au château.
Alors, on se rend. Là, l'horreur monte d'un cran : les protestants massacrent les assiégés après leur avoir coupé les oreilles et les parties intimes.
Certains s'en font des colliers, des chapelets qu'ils arborent fièrement sur les chasubles qu'ils se sont mis sur le dos.
Et, silhouettes sinistres, ils parcourent les alentours en criant : « Chapelets de papistes, à 5 sous la messe de la Bussière, à 5 sous ! »
On jette les corps dans les douves.
Et lorsque quelques siècles plus tard, on retrouve des os lors de fouilles, on pense être tombé sur les restes des martyrs...
Source
- Paul de Félice. Lambert Daneau, de Beaugency, pasteur et professeur en théologie 1530-1595. 1881.