Une flamme pour un fils royal
On fait remonter la fondation de l'abbaye de Lérins au 5e siècle.
Un certain Honorat s'installe dans une grotte humide, au milieu des jolies montagnes de l’Estérel.
Attirés par cet ermite, les disciples déboulent de partout et l'on ne tarde pas à voir se développer un petit monastère.
Honorat ? Oui, sa vie a été rapportée par le troubadour provençal Raymond Féraud, dans sa Vida de sant Honorat (13e siècle).
La légende fait d’Honorat le fils d’Andrioc, roi mahométan de Hongrie, et de la reine Hellenbore.
Un peu avant la naissance de son fils, celle-ci rêve qu'elle accouche d'une flamme en forme de haute colonne, qui monte vers le ciel.
Le roi, en déplacement à ce moment-là, rêve lui aussi de la flamme, au même moment !
Mhh... Que voulait-elle bien dire, cette flamme ?
Des anciens disent au couple qu’elle représente leur fils à venir, qui sera chrétien et combattra les Sarrasins, quelque part en Provence...
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Ce qu'Honorat fait avec les serpents
Et voilà Honorat (puisque c'était lui) qui débarque, une fois adulte, en Provence.
Il choisit une petite île encore déserte, au large de Cannes, pour s'installer. Île infestée de terribles serpents !
Surtout deux énormes reptiles, Léri et Rin, qui plus tard donneront leur nom à Lérins, dit le troubadour Raymond Féraud dans sa biographie d’Honorat...
Notre Honorat ne se démonte pas : hop, une petite prière et voilà les bestioles qui crèvent toutes jusqu’à la dernière.
Mais leurs cadavres restent sur place, commencent à pourrir, et imprègnent bientôt l'air d'une odeur horrible !
Honorat grimpe à un palmier, refait une petite prière et bientôt, une énorme vague déferle sur l'île, balayant les serpents...
C’est comme cela que ledit palmier se retrouve sur le blason de l'île de Lérins !
Pas une goutte ! Honorat a la solution
Nouveau problème : pas d'eau, sur l'île de Lérins ! Honorat charge donc saint Véran de lui creuser un puits.
Mais il a beau creuser tout son soûl, pas moyen de faire surgir cette maudite flotte...
Décidément, on est mieux servi que par soi-même, se dit Honorat, qui prend un bâton et frappe la roche, trois fois : aussitôt l'eau jaillit, fraîche et abondante !
On voit toujours le « puits de saint Honorat », avec son inscription qui rappelle le miracle.
Source
- Jean-Paul Clébert. Guide de la Provence mystérieuse. Éditions Tchou, 1968.