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Le tombeau du cardinal de Richelieu à la Sorbonne : une histoire de tête momifiée

Quand : 1793 - 1971

Détail du tombeau de Richelieu à la Sorbonne | GO69 / CC-BY-SA
Lieu de sépulture Enseignement Richelieu Collège de la Sorbonne de Paris

C'est le cardinal Richelieu qui fait reconstruire le collège de la Sorbonne, au cours du 17e siècle.

Sorbonne dont il a été l’élève en 1606 et le proviseur en 1622 !

Quoi de plus normal, alors, que de trouver son tombeau, dans la chapelle Sainte-Ursule du célèbre collège... avec sa tête momifiée !

Une tête avec une sacrée destinée...

Tout commence après la profanation du tombeau, à la Révolution.

Alexandre Lenoir (le sauveur des gisants de Saint-Denis) décrit l'état du corps du cardinal :

« Une momie sèche et bien conservée. Il avait les pommettes saillantes, les lèvres minces, le poil roux et les cheveux blanchis par l'âge. »

Mais un des révolutionnaires lui coupe la tête et l'exhibe en trophée. Le jeu de piste peut commencer...

Mais, oui, elle devient quoi, cette tête ? Un témoin affirme l'avoir vue entre les mains de gamins, qui en font un ballon improvisé. Qui ?

Un certain abbé Boschamps, qui l'aurait formellement identifiée et aurait fait mine de jouer avec les enfants, pour l'intercepter et la ramener chez lui !

L'abbé la confie ensuite à l'abbé Armez : un Breton dont la famille va en prendre grand soin.

Un pharmacien rennais lui applique même un traitement anti-insectes, qui lui donne un joli ton cuivré, et on la vernit.

Les Armez la donnent en 1866 à la Sorbonne, et on décide de lui offrir des funérailles en bonne et due forme.

Il faudra attendre juin 1895 : le temps de bien faire authentifier la tête...

Hééé, oui, minute ! Avait-on là la vraie tête de Richelieu ?

Tout à fait ! Sauf que, mince. Elle avait perdu sa célèbre barbiche... coupée !

Normal, peu avant sa mort (Richelieu a agonisé dans son lit des mois et des mois), on a coupé la pointe de la barbe pour qu'il puisse boire allongé, sans s’en mettre partout...

Aujourd’hui, on peut voir le tombeau du cardinal dans la chapelle Sainte-Ursule de la Sorbonne.

Depuis le retour définitif de ses restes en 1971, après plusieurs exhumations.

Source

  • Clémentine Portier-Kaltenbach. Histoires d'os et autres illustres abattis. Éditions J.C Lattès, 2007.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !