Le terrible Bernard VII d'Armagnac à Peyrelade

Le châteauLe château | ©Bzgru / CC-BY-SA

Bernard le diable

Peyrelade, tout en haut de son rocher, devient vite, après sa fondation au 12e siècle, un site hautement stratégique, très convoité.

Ses terres s'étendent jusqu'aux frontières du Languedoc et du Gévaudan...

Plusieurs familles s'y succèdent : les Ahenric, les Séverac, les Roquefeuil...

Jusqu’à ce que le vilain Bernard VII, comte d'Armagnac et de Rodez, l’assiège en 1402 et le pille.

Ah, ce fichu Bernard ! « Le diable sous une peau d’homme », disent les gens à l’époque. Vous vous souvenez ?

On l’a rencontré au château de Brousse, en plein complot pour assassiner des membres de sa famille.

Pendant la guerre de Cent Ans, il soutient le parti français, contre les Anglais.

C’est lui qui donne le nom d’Armagnac au célèbre parti ennemi des Bourguignons !

La guerre civile des Armagnacs et des Bourguignons, due à la folie du roi Charles VI : hé oui, tout le monde veut la couronne...

Bernard avait déjà du sang sur les mains. Là, il fait massacrer les Bourguignons à Paris.

Un massacre tellement ignoble, que l’on avait du sang jusqu’aux chevilles, dit la chronique...

Une pierre très large !

Ah ça, oui, les ruines de Peyrelade paraissent aujourd'hui bien usées, battues par le vent et les pluies de l'Aveyron... mais chut !

Vous entendez ses pierres nous parler de son lointain passé ?...

Le nom de Peyrelade vient du latin petra lata, qui signifie « pierre large ». Pourquoi large ?

Car le site, occupé depuis la Préhistoire, domine le Tarn sur son gigantesque bloc de calcaire !

La forteresse fondée au 12e siècle se trouve mentionnée pour la première fois dans un acte de 1147.

Et autant vous dire qu’on ne rentrait pas comme ça dans Peyrelade ! Une triple enceinte l’entourait.

Au milieu de la troisième, un donjon naturel, un haut rocher d’une cinquantaine de mètres.

Ça, c’est le spéléologue Édouard-Alfred Martel qui nous le dit dans son livre Les Cévennes et la région des causses.

À l’intérieur, 500 soldats pouvaient y vivre, comme c’était souvent le cas dans ce genre de très grande forteresse.

Source

  • Encyclopédie Châteaux Passion. Éditions Atlas, 2001.