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Le Saint-Mors de Carpentras

Quand : 1204 - 1721

Le Mors | Marianne Casamance / CC-BY-SA
Cathédrale Épidémie Relique Légende Sorcellerie Cathédrale Saint-Siffrein

Des clous, oui !

Le trésor de la cathédrale ?

Une relique du Saint Clou ou Saint Mors. Mais oui, un vrai mors de cheval, forgé avec deux des clous dont on s'est servi pour crucifier Jésus.

Deux ? Il y en avait d'autres ?

Oui, un autre : on dit que la mère de l'empereur Constantin, Hélène, trouve un jour ces clous, lors de fouilles à Jérusalem.

Elle en jette un dans la mer déchaînée par une tempête, et avec les deux autres, elle fait fabriquer un mors pour la monture de son fils.

La légende dit même que c'est Hélène ou Constantin en personne, qui donne le mors à saint Siffrein... mors que l'on retrouve depuis sur le blason de la ville de Carpentras !

On vénère ladite relique à Constantinople jusqu'en 1204, jusqu’au jour où un croisé probablement originaire de Provence la ramène à Carpentras.

Démons et oxydation

Le mors passait pour avoir des pouvoirs, réputé pour ne jamais s'oxyder et ne pouvoir recevoir quelconque dorure.

Mieux que ça, il pouvait, comme les reliques de saint Siffrein, guérir les gens possédés par le démon !

Tenez : en 1640, il chasse plusieurs démons du corps d’un certain Antoine.

Celui-ci a ainsi pu reconnaitre la vraie relique du faux mors qu’on lui présentait.

Devant le faux, il convulsait et rugissait des insultes et devant le vrai, il se faisait aussi doux qu’un agneau...

Un talisman contre la peste

Bien sûr, on le sortait en cas d'épidémies de peste.

Des marchands vendaient même des petites répliques du mors que l'on s'accrochait partout sur soi, pour repousser le mal...

Il faut dire qu’au 17e siècle, niveau épidémies, on est gâtés.

La peste noire qui ravage la province à cette époque tue plus de 3 000 personnes, rien que dans la ville !

En revanche en 1721, pendant l’épisode de la peste de Marseille, rien, zéro victime ! Merci qui ? Merci le Mors !

Source

  • Jean-Paul Clébert. Guide de la Provence mystérieuse. Éditions Tchou, 1968.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !