Un seigneur de Bourbon, Archambault, apparaît dans le roman médiéval Flamenca, écrit par une plume anonyme en langue occitane, en 1287.
Une scène en particulier se déroule au cœur du château de Bourbon-l'Archambault...
N.B. : Pour les plus curieux, la bibliothèque municipale de Carcassonne conserve le manuscrit original de 8000 vers, dont il manque début et fin...
Flamenca, le roman
L’histoire met en scène l'épouse d'Archambault, la belle Flamenca, ainsi que son amant, Guilhem de Nevers, un chevalier.
Flamenca, la Flamboyante, la bien-nommée ! Sa beauté attire tous les regards...
Sauf que le sire de Bourbon est un gros jaloux, un ours possessif, un tigre étouffant qui décide de cacher sa femme, son joyau, dans une des tours de la puissante forteresse de Bourbon-l'Archambault.
Mais le chevalier Guilhem en tombe bientôt fou amoureux...
Et comme toutes bonnes histoires chevaleresques, il va tout faire pour atteindre le cœur de sa belle, malgré les obstacles, dans le pur respect des codes de l’amour courtois !
Banquet de noces à Bourbon-l'Archambault
Le Roman de Flamenca commence par le mariage de raison, sans amour, de Flamenca et Archambault, à Nemours.
On découvre l'arrivée du couple au château de Bourbon-l'Archambault, puis celle des invités, suivies par la description détaillée des fêtes organisées :
« Tous ensemble viennent au palais où le manger fut apprêté. Le palais fut grand et large. 10 000 chevaliers pourraient y être contenus, outre les dames et les demoiselles, outre les serviteurs, et outre les jongleurs qui étaient plus de 1000 et 500. »
Vient le bal :
« Oncques en Bretagne ni en France on n’établit jamais si belle danse : 200 jongleurs, bons joueurs de viole, se sont accordés entre eux de manière que deux à deux, ils se tinrent de loin sur les bancs, et jouèrent la danse. »
On dévore outardes, cygnes, canards, perdrix, chapons, paons, lièvres, cerfs et ours, poissons, fruits de saisons (on est en juin, on a donc des poires et des cerises), gaufres et beignets.
Dans les hôtels particuliers de la cité accueillant les invités, les placards regorgent de « légumes, d'avoine, de cire. »
On amasse aussi une quantité gargantuesque « d'épices, encens, cannelle, poivre, girofle, macis (genre de muscade, ndlr), pour en faire brûler à chaque carrefour. »
« Quand on y passait, on sentait une odeur plus agréable encore qu'à Montpellier lorsqu'à Noël les épiciers pilent leurs drogues. »
Sources
- Paul Meyer. Le Roman de Flamenca traduit et accompagné d'un glossaire. 1865.
- François Raynouard. Lexique roman ou dictionnaire de la langue des troubadours. 1838.