Le rocher qui surplombe La Malène en Lozère a gardé les traces indélébiles d'un drame survenu en 1793

La couleur noire qui teinte le rocher de la Barre, par endroits, au-dessus des rues tranquilles de La Malène ? Tout est de la faute d'un incendie de maisons bourrées de noix, en 1793...

L'histoire commence par un massacre... En Gévaudan plus que partout ailleurs, royalistes et revolutionnaires s'entretuent ! En 1793, Marc-Antoine Charrier, meneur de la Contre-Révolution en Lozère, avocat et député du tiers état du Gévaudan (très attaché à la monarchie), regroupe des volontaires pour former une armée. Parmi eux, une trentaine d'habitants de La Malène : tous finissent arrêtés, puis guillotinés en juin 1793.

Et les républicains ne comptent pas s'arrêter là ! Il faut raser La Malène, réputée être un repaire de royalistes et de prêtres réfractaires... Fin octobre 1793, une horde de 10 000 hommes fondent sur le village, pillent, festoient trois jours durant, pour célébrer leur assaut (un poil trop facile, pourtant me direz-vous).

La Malène | ©Gerrit Burow / Flickr / CC-BY

Ils arrêtent les hommes, chassent vieillards, femmes et enfants de leurs maisons et les réunissent dans un pré. Que va t-il leur arriver ?... La mort ? Tous tremblent... l'attente est intolérable.

Finalement, le 31 octobre 1793, les troupes républicaines mettent le feu à La Malène. Attisées par un vent violent, les flammes dévorent tout. L'église, le château de Montesquieu dominant le bourg, les 70 maisons disparaissent. Sauf... une ! Trois fois, les troupes républicaines y mettent le feu. Trois fois, sa propriétaire l'éteint.

Voilà comment le rocher de la Barre, ainsi que certaines maisons de la rue du Barry, conservent encore les traces de l'incendie. On raconte que l’on entreposait des noix dans les maisons, afin de les faire sécher. Ces noix enflammées ont formé une fumée noire, laissant cette couleur indélébile dans la pierre...