Le pigeon Vaillant, dernier espoir du fort de Vaux cerné par les Allemands
Durant la Première Guerre Mondiale, ce ne sont pas moins de 300 000 pigeons voyageurs qui sont mobilisés. Précieux atouts dans ce conflit, ils se révèlent rapides et discrets, lorsque tous les moyens de communications sont coupés.
L'un de ces valeureux petits messagers à plumes (plutôt « une », c'est en fait une femelle), Vaillant, intervient lors d'un épisode de la bataille de Verdun (février-décembre 1916).
Le 1er juin 1916, les Allemands assiègent le fort de Vaux, non loin de Verdun, et les 300 hommes qui y sont retranchés. Le 2 juin, le colonel Raynal lâche un des 4 pigeons dont il dispose, confiés par le colombier militaire de Verdun. Leur unique moyen de communication avec l'extérieur !
Avec un message : « L'ennemi est autour de nous. Je rends hommage au brave capitaine Taboureau, très grièvement blessé. Nous tenons toujours. »
Nouvelle missive le 3 juin, puis le 4. Nettement plus alarmiste, celle-ci : « Nous tenons toujours, mais nous subissons une attaque par les gaz. Il y a urgence à nous dégager. C'est mon dernier pigeon. »
Vaillant (car c'est lui, ce dernier pigeon) s'envole malgré l'air saturé de gaz asphyxiant. On le voit perdre de la hauteur, finir par se poser dans un coin du fort de Vaux, sonné. « Il faut qu'il parte », crie Raynal ! On le renvoie dans les airs. Vaillant s'élance dans la bonne direction, cette fois, Verdun. Et il s'acquittera de sa tâche, délivrant le message au quartier general !
Mais il était trop tard... malgré la réussite de la mission du pigeon. Car totalement privé de vivres et d'eau, sans plus aucuns moyens de communiquer, le fort de Vaux se rend aux Allemands le 7 juin 1916. Oh, attendez : 5 mois après, une contre-offensive française permettait de le reprendre !
Et notre héros du jour, Vaillant ? Très gravement intoxiqué, l'oiseau retourne à son colombier, mourant, apres avoir porté son message. Une fois guéri, Vaillant sera décoré quelques mois tard de la Légion d'honneur. Naturalisé après sa mort, Vaillant a rejoint le musée du colombier militaire du Mont-Valérien à Suresnes, où il est toujours conservé.
Une plaque sur un des murs du fort de Vaux honore la mémoire du petit messager à plumes (« Au pigeon de Verdun ») et des « colombophiles morts pour la France »...
Sources
CollectifUne brève histoire de la colombophilieRevue historique des armées (n°248, 2007)
Éric Chopin4 juin 1916. Le jour où... le pigeon Vaillant est cité à l'ordre de la NationOuest-France, ouest-france.fr, 08/11/2018