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Le mystère de Noves et sa tarasque mangeuse d'hommes

Quand : 50 av J.C. - 1849

La tarasque, détail | Rvalette / CC-BY-SA
Chapelle Musée Mystère Ancienne chapelle des Jésuites d'Avignon

Un musée...

L'actuel musée lapidaire se trouve installé dans les murs de l'ancienne chapelle depuis 1933.

Et pas n'importe quel musée, puisqu'il accueille la collection antique autrefois exposée au musée Calvet d'Avignon !

Un bel écrin pour une non moins belle collection archéologique.

On a là une chapelle construite en 1620 sur les dessins d’Étienne Martelange, achevée en 1661 par La Valfrenière.

Les collections permanentes du musée se composent d'antiquités préhistoriques, grecques, étrusques, romaines et gauloises.

Parmi elles, les mystérieuses stèles anthropomorphes du rocher des Doms, la Tarasque de Noves ou les trésors retrouvés à Pourrières, dans le Var !

Allez, voyons un peu la Tarasque.

Pourquoi elle ? Parce que cette statue d'1,20 m de haut taillée dans le calcaire, anciennement polychrome, est la pièce maîtresse du musée, à mon avis.

C'est pourquoi on va tenter d'en savoir un peu plus sur elle...

... et sa bête monstrueuse !

Une étrange découverte

Noves est un petit village situé à une douzaine de kilomètres d'Avignon.

Là, au lieu-dit du gué de Bonpas, un agriculteur découvre, un beau jour de 1849, une statue terrifiante au beau milieu de son champ !

Bondieu ! Est-ce un loup, un chien, un ours ? Tout cela en même temps, peut-être ?

La bête a une longue crinière, une queue de fauve, un corps massif recouvert d'écailles.

Assise sur ses pattes arrières, elle repose ses pattes de devant sur des têtes barbues aux yeux clos.

Oh, mais on dirait les têtes coupées des guerriers de l'oppidum d'Entremont, près d'Aix-en-Provence !

Dans la grosse gueule de la bête, le bras de la pauvre victime qu'elle vient d'engloutir...

La tarasque de Noves

La tarasque de Noves | ©Rvalette / Public domain

Mystère...

Salomon Reinach, dans Les carnassiers androphages (1922, source aussi citée dans le Guide de la Provence mystérieuse) explique :

« Ce groupe de pierre peut être du 1er siècle avant J.-C. comme du 6e siècle de notre ère. Toujours est-il que le motif est inexpliqué et ne paraît pas décoratif, mais religieux. »

On la date finalement aujourd'hui de - 50 avant J.-C.

Et effectivement, son utilité aurait été religieuse : un dieu animal, un totem !

Un monstre horrible mangeur d'hommes, qui nécessitait des sacrifices humains, à coup sûr !

C'est ainsi que l'on a fait le parallèle avec les bestioles immondes qui traînaient leurs écailles, le long du Rhône...

Celles que les saints ont tenté d'exterminer (voir l'exemple de sainte Marthe).

L'espèce d'ours-lion de Noves devait être une représentation de la Tarasque... peut-être la plus vieille connue à ce jour.

Source

  • Jean-Paul Clébert. Guide de la Provence mystérieuse. Éditions Tchou, 1968.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !