Le masque de fer enfermé au Mont-Saint-Michel ? L'histoire du patriarche arménien Avedick
On en a écrit, des choses, sur le mystérieux homme au masque de fer !
Sans savoir qui se cachait derrière le fameux masque et la plus grande énigme de l’Histoire de France.
Vous vous demandez pourquoi parler de cela, dans un article qui évoque un patriarche arménien emprisonné au Mont-Saint-Michel ?
Une légende persistante murmure que ce pourrait être lui, le célébrissime prisonnier au masque de fer.
Un enlèvement ? Pourquoi ?
Tout commence par l’enlèvement de l’Arménien Avedick dans l’île de Chio (Grèce actuelle), en 1706.
Une « drôle » d’histoire racontée dans L'homme au masque de fer de Marius Topin (1870).
L’histoire est vraie, mais les livres d’histoire n’en parlent pas vraiment.
Le seul livre actuel qui en fasse mention, c’est le Dictionnaire Louis XIV de Lucien Bély (2015).
L’histoire ressemble à un incident diplomatique, entre la France de Louis XIV et l’empire Ottoman...
Ferriol, l’ambassadeur de France à Constantinople, a kidnappé le patriarche arménien Avedick.
Les Ottomans se posent des questions, la France nie toute implication.
Voilà le contexte : là-bas, on a une église arménienne. Des chrétiens dissidents, comme ils disent à l’époque.
On les tolère. Mais le pape voudrait qu’ils reviennent vers l’Église catholique, avec l’aide de missionnaires.
Jusqu’à ce que l’on accuse Avedick de violentes critiques contre Louis XIV.
Et voilà : il n’en faut pas plus pour que Ferriol le fasse enlever et enfermer.
L'enfer du Mont-Saint-Michel
Avedick va de Marseille au Mont-Saint-Michel dans le plus grand secret, dans cette grande abbaye convertie en prison depuis la Révolution.
Il y reste jusqu'en décembre 1709.
Au Mont, l’abbé reçoit l’ordre de le confiner, sans que qui que ce soit ne cherche à lui parler.
De toutes façons, si quelqu'un avait voulu communiquer avec lui, il n'aurait pas compris la langue du pauvre Avedick, et vice-versa...
Et voilà. Avedick se retrouve seul.
Perdu au milieu d’une abbaye sinistre et de moines à qui on l’a présenté comme un horrible persécuteur de chrétiens...
Lui, exilé. Envoyé dans un pays étranger, dans une prison glaciale et humide, si grise !
Son pays, il ne le reverra jamais.
Transféré à la Bastille, l'Église catholique le fait abjurer et le force à devenir prêtre dans une église parisienne, Saint-Sulpice ou Notre-Dame.
Avedick meurt le 21 juillet 1711 à Paris...