Le gisant de Robert II le Pieux à Saint-Denis

Gisant de Robert IIGisant de Robert II | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

La mort du roi franc

Robert meurt d’une mauvaise fièvre à l’été 1031, en son château de Melun.

Il avait 59 ans. Un bel âge, pour mourir, à l’époque !

Le moine et chroniqueur Helgaud raconte la fin du roi capétien :

« Il mourut le 20e jour de juillet, au commencement de la journée du mardi, au château de Melun. Et il fut porté à Paris, puis enseveli à Saint-Denis près de son père. Il y eut là un grand deuil, une douleur intolérable. Car la foule des moines gémissait sur la perte d’un tel père. Un nombre infini de veuves et d’orphelins regrettait tant de bienfaits reçus de lui. Tous poussaient de grands cris jusqu’au ciel, se frappaient la poitrine avec les poings, allaient et venaient au saint tombeau. Dieu, quelle douleur causa cette mort ! »

La commande de saint Louis

À Saint-Denis, on inhume Robert auprès de son paternel, Hugues Capet.

À l’époque de sa mort, la tombe de Saint-Denis n’est qu’une simple dalle sans décoration.

Il faut attendre le milieu du 13e siècle pour que saint Louis commande de nouveaux gisants pour ses prédécesseurs, dont fait partie celui de Robert II.

Mais vous savez quoi ?

À la fin du 16e siècle, le tombeau de Robert était encore couvert de peintures, avec ses vêtements azur et les fleurs de lys dorées !

Détail du gisantDétail du gisant | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Pluie de sang et comète !

Les moines de Saint-Denis racontent que la mort du roi franc est précédée de phénomènes hors du commun.

Quasi... surnaturels, pour l'époque !

Tenez : d'abord, des rivières débordent en faisant des morts.

Ensuite, une éclipse de soleil, ressentie comme un présage de mort, selon Helgaud de Fleury dans son Epitoma vitæ regis Roberti...

Ajoutez à cela une impressionnante pluie de sang.

Une pluie qui n'avait pas échappé à Robert lui-même, qui s’en était inquiété auprès de Fulbert, l'évêque de Chartres.

Puis au mois de mars 1031, vers 22 h, on note l’apparition d’une comète « ayant sa queue de la longueur d’une lance et qui brûlait toute la nuit, jusqu’à l’aube du jour. »

Ces étranges phénomènes se poursuivent après la mort du souverain :

« Une pestilente vermine de locustes gâta tous les fruits de l’année d’après ; et d’ailleurs chut une si effroyable grêle qu’elle rompit et cassa les tuiles des édifices et détacha par le menu, tout ce qui était de fruits sur les terres et vignes, voire, jusqu’à tuer et accabler les bêtes des champs et des forêts. »

Sources

  • Baron de Guilhermy. Monographie de l'église royale de Saint-Denis. 1848.
  • Sébastien Roulliard. Melun ou l'histoire de la ville de Melun. 1628.