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Le gisant de Charles VI à Saint-Denis

Quand : 22 octobre 1422

Funérailles de Charles VI | ©The British Library / Public domain
Lieu de sépulture Charles VI Basilique Saint-Denis

Mais de quoi est mort Charles VI ?

Regardez bien les traits de ce gisant.

Ce sont ceux d'un roi affaibli. Rongé par des années de maladie mentale.

Charles VI meurt le 22 octobre 1422, à 54 ans.

Dans l’imaginaire collectif, il a écopé pour la postérité du surnom de Charles le Fol !

Des accès répétés de démence de plus en plus violents, qui le mèneront tout droit vers la mort.

Sa première maladie ? Elle date d'avril 1392 : lui prend « une chaude maladie » et de la fièvre, alors qu’il rencontre le roi anglais, rapporte Froissart le chroniqueur.

Chaude maladie ? Augustin Cabanès, dans son mythique Les morts mystérieuses de l'Histoire, nous raconte qu’il pourrait s’agir d’épilepsie.

En tous cas, cette première maladie « fut tant angoisseuse qu’il en perdit les ongles et les cheveux. »

Ce qui pourrait s'avérer être une fièvre typhoïde à forme convulsive, continue Cabanès, incluant « alopécie et onyxis » (inflammation de l'ongle).

Le roi se remet pourtant rapidement et retourne vaquer à ses occupations.

Mais la première crise de démence importante a lieu du 1er au 5 août 1392.

Des accès de manie aiguë qui ne le quitteront plus pendant 30 ans, jusqu’à sa mort...

Gisant de Charles VI

Gisant de Charles VI | ©P.poschadel / CC-BY-SA

Les funérailles de Charles VI

Le cortège

Le cortège funèbre part de l’hôtel parisien Saint-Pol, dans le Marais, où le roi est mort.

Direction Saint-Denis et sa basilique.

À la tête du cortège, le duc anglais de Bedford.

Et pour ne pas se retrouver derrière un chef anglais, le duc de Bourgogne refuse de prendre part aux funérailles !

Des problèmes de sous !

Saviez-vous que l'on a été obligé de vendre les meubles du roi, pour payer ses funérailles ?

La faute de cette fichue guerre de Cent Ans, qui a plongé le royaume de France dans un gouffre sans fond...

Mais l'histoire traînant, Tanneguy du Châtel, prévôt de Paris, finit par avancer la somme nécessaire : le roi peut enfin être inhumé !

Gisants de Charles VI et d'Isabeau de Bavière

Gisants de Charles VI et d'Isabeau de Bavière | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Une histoire d'effigie

Ce qui change, avec les funérailles de Charles VI, c’est que l’on utilise pour la première fois une effigie en cire, censée représenter le corps du roi.

Habillée et placée sur le cercueil, l'effigie permettait d'être présentée devant la cour et le peuple pendant un long moment.

Chose impossible, avec un vrai corps de chair et de sang, pourrissement oblige !

Le tout avec un visage réalisé d’après le masque mortuaire, ses vrais cheveux sur le crâne !

C’est ce masque, pris sur le vif, qui a servi pour le gisant de Saint-Denis.

Sources

  • Augustin Cabanès. Les morts mystérieuses de l'Histoire. 1923.
  • Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire (35e année). 1869.
  • Les funérailles à la Renaissance. 12e colloque international de la Société française d'étude du 16e siècle, Bar-le Duc, décembre 1999. Droz, 2002.
  • Joseph Calmette. Les Grands Ducs de Bourgogne. Albin Michel, 2012.
  • Gaston Le Breton. Article Essai historique sur la sculpture en cire. Précis analytique des travaux de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen. 1893.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !