Saviez-vous que l’on peut voir le fauteuil de Molière, dans le foyer du public de la Comédie-Française ?
Celui dans lequel il joue son ultime Malade imaginaire et dans lequel il agonise !
Première et dernière à la fois
10 février 1673. Molière tousse, crache ses poumons.
Il est ma-la-de ! Mais la représentation doit avoir lieu...
Alors, il se reprend et va sur scène jouer la première de son Malade imaginaire, où il tient le rôle du malade, Argan.
Sa dernière comédie. Jouée non pas à la Comédie-Française, mais au théâtre voisin du Palais-Royal.
Vous savez ? Celui qui se trouve dans la rue à l’arrière des jardins du Palais-Royal.
Une semaine plus tard, la pièce fait toujours un tabac.
Molière fait bonne figure, mais il se meurt, littéralement...
Regardez-le : le voilà, après la dernière scène, avachi sur le fauteuil, en robe de chambre et bonnet, le teint cireux.
Pâle comme la mort...
Coïncidence étrange, la mort et la maladie sont omniprésentes, dans cette comédie.
Planant ce soir-là, menaçante, et pourtant si familière, pour un Molière déjà à moitié mort...
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Mains glacées
À peine le rideau tombé, il chancelle vers la loge de son meilleur ami, le comédien Michel Baron.
Molière lui demande ce que disent les critiques, à propos de la pièce.
Michel, soucieux, lui fait remarquer qu’il a très mauvaise mine.
Molière dit que oui : il « a un froid » qui le tue. Michel lui prend les mains : bondieu, il les a glacées !!
Il les lui met dans un manchon, pour les réchauffer, et envoie chercher des porteurs, pour le ramener chez lui, rue de Richelieu, à quelques pas du théâtre.
Le dernier parmesan
Molière se met au lit, toujours avec son fidèle Michel aux basques.
Il lui apporte du bouillon : Molière n’en veut pas, il grignote un morceau de parmesan avec du pain.
Après quoi il tousse fort et crache du sang. La fin...
Moins de 2 heures plus tard, il était mort. Il avait 51 ans. Le roman de Molière d’Edouard Fournier (1863) dit :
« Le même jour après la comédie, sur les 10 h du soir, M. Molière mourut dans sa maison rue Richelieu, ayant joué le rôle du Malade imaginaire fort incommodé d’un rhume et d’une fluxion sur la poitrine, qui lui causait une grande toux, de sorte que dans les grands efforts qu'il fit pour cracher, il se rompit une veine dans le corps et ne vécut pas 3/4 d’heure depuis ladite veine rompue. »
Et voilà. Reste aujourd’hui de Molière des croyances tenaces, savez-vous lesquelles ?
Qu’il est mort sur scène et qu’il portait un costume vert. Mort sur scène, faux, on l'a vu.
Et porter du vert sur une scène de théâtre porte malheur ! Justement à cause du dernier rôle, fatal, de Molière...