Le fabuleux destin du petit Breton devenu très grand Poisson

De 1703 à 1719

Le châteauLe château | ©Jebulon / CC0

Un Poisson breton

Pour parler de Champs, il faut évoquer l'incroyable et fulgurante destinée de Paul Poisson de Bourvallais, qui fait construire le château actuel sur des terres appartenant aux seigneurs de Champs, depuis le 12e siècle.

Soie, brocart, or et mobilier précieux décorent vite les appartements de cette magnifique « maison de campagne. »

Les belles écuries comptent une trentaine de superbes chevaux espagnols et anglais, les grandes serres abritent des espèces rares, la table propose des mets raffinés que toute la Cour (même le roi !) vient goûter...

Bref, Champs, c'est la réussite éclatante d'un petit homme du peuple, qui décide que de valet, il passerait un jour à maître...

Un de ses bons mots ? Un ancien maître lui dit : « N'oublie pas que tu as été mon valet. »

Paul lui répond : « C'est vrai, mais si tu avais été le mien, tu le serais encore. »

Mais alors, qui est-il, ce Poisson ?

Sa fulgurante ascension !

Paul, c'est le fils de petits fermiers d'Ille-et-Vilaine, né au milieu du 17e siècle.

Il vient très tôt à Paris, où il se retrouve laquais chez un fermier-général.

Mais ses affaires ne marchent pas et Paul retourne en Bretagne.

Il y devient huissier.

Le premier président du Parlement de Rennes le remarque un jour, et, surpris par la teneur des actes qu'il rédige, lui promet une place plus en vue !

Voilà Paul qui repart à Paris, où il devient piqueur du pont Royal.

Son patron, qui l'apprécie, le fait très vite monter en grade.

Secrétaire du conseil, secrétaire du roi, contrôleur général des finances de Bourgogne... Paul se retrouve à la tête d'une fortune colossale !

Il fait alors ajouter à son humble nom celui plus ronflant de Bourvallais.

Il possède un nombre incroyable de terres dans la Brie, et je ne vous parle même pas de son salaire...

Mais son opulence finit par attirer sur lui toutes les jalousies !

On l'accuse de malversations, 2 ans avant sa mort...

Paul doit se défaire de son si beau château de Champs...

Embastillé, il est finalement réhabilité, sans jamais lui avoir rendu ses biens : il meurt oublié de tous en 1719.

Sources

  • François-Xavier Feller. Dictionnaire historique ou biographie universelle (tome 4). 1836.
  • Marie-Hélène Didier, Renaud Serrette. Le château de Champs. Éditions du Patrimoine, 2006.