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Le crocodile de la cathédrale de Saint-Bertrand-de-Comminges

Le crocodile de Saint-Bertrand-de-Comminges | Thierry de Villepin/ CC-BY-SA
Cathédrale Animaux Cathédrale Sainte-Marie de Saint-Bertrand-de-Comminges

Pendu contre le mur de pierre de la cathédrale, voici le célèbre et intrigant crocodile de Saint-Bertrand-de-Comminges !

Alors ? Monstre de légende ? Vrai crocodile ? Que fait ce reptile dans la cathédrale Notre-Dame ?

Le monstre d'écaille

Il semble que cette antique bestiole sorte tout droit d'une vieille légende...

Non, ce que vous voyez là n'est pas un bête crocodile... ce serait un genre de monstre hideux, un dragon, horrible reptile bâti comme un tank, couvert d'écailles rugueuses !

Les habitants de Saint-Bertrand-de-Comminges croyaient dur comme fer que cette créature du diable hantait les forêts environnantes.

Elle imitait les pleurs d’un bébé pour attirer les plus naïfs dans sa tanière et les boulotter...

Jusqu'à ce que le célèbre saint Bertrand, évêque de Comminges, se retrousse les manches et décide de chasser la bête !

Un jour, il se plante devant son antre putride.

Le terrible reptile colle son mufle puant tout près de son visage, prêt à le dévorer...

Mais quand Bertrand le touche du bout de son bâton, l'effroyable monstre se fait docile comme un mouton : il suit le saint sur le parvis de la cathédrale où il tombe lourdement, raide mort.

Croco V.S. croisé !

Laissons la légende de côté une seconde !

Car ce crocodile serait en fait un trophée rapporté par un chevalier commingeois, pendant les croisades.

Et devinez quoi ? L'Histoire a retenu son nom, il s'agit d'Enguerrand de Carminge !

Attaqué par cette bête dans les déserts torrides de l’Orient lointain, menacé par ses crocs puissants, ce croisé aurait fait le vœu, s’il en réchappait et le mettait à mort, de rapporter sa dépouille dans la cathédrale de son pays.

Cornes de licornes et côtes de baleines

Au Moyen Âge, il est tout à fait normal de trouver des choses rares et exotiques exposées dans un lieu saint.

L'église se mue en un genre de musée des curiosités...

On admire, émerveillé, suspendus aux voûtes glaciales des cathédrales, côtes de baleine, dents de narvals, oeufs d'autruches, comme autant de mystérieuses cornes de licornes ou d'oeufs de griffons...

  • les os de baleines seraient un clin d'oeil à l'histoire biblique de Jonas, englouti par un cétacé géant ;
  • la corne de la prétendue licorne serait un symbole de pureté, l'animal fabuleux ne se laissant approcher que par une vierge...

La plupart de ces objets sont des ex-voto, comme notre crocodile empaillé devenu, par la légende, dragon mangeur d'hommes terrassé par un saint.

Sources

  • Bernard Duhourcau. Guide des Pyrénées mystérieuses. Éditions Tchou, 2002.
  • Pierre Minvielle. Guide de la France souterraine. Éditions Tchou, 1970.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !