Le cortège de la honte : Louis XVI ramené à Paris avec sa petite famille après sa fuite à Varennes
25 juin 1791, Paris, Champs-Élysées. Le cortège de la honte.
Celui qui voit passer Louis XVI et sa famille, revenus de Varennes.
Vous vous souvenez ?
La monarchie va crever, on est en pleine Révolution.
Le roi, déjà peu populaire, décide de s'enfuir à l’étranger, avant que cela ne sente encore plus le roussi pour lui.
Il embarque femme et enfants et quitte Versailles... mais on l’arrête à Varennes, en Lorraine.
Zou, retour à la case Versailles en passant par les Champs-Élysées.
Le ton est donné, à la foule venue en masse, avec des pancartes placardées partout qui disent : « Celui qui applaudira le roi sera bâtonné, celui qui l’insultera sera pendu. »
Les Mémoires du marquis de Ferrières décrivent la scène :
« Le cortège était innombrable, la route hérissée de baïonnettes : 30 soldats occupaient le devant et le derrière de la voiture. 15 hommes de front empêchaient l’approche des portières. Le roi la reine étaient au fond de la première voiture ; le dauphin pleurait sur les genoux de sa mère. »
Il fait une chaleur à crever, pas un poil d’air ne souffle sur la capitale.
Pourtant le peuple est là. Debout, les yeux ronds comme des soucoupes. On ramène le traître...
Dans leurs mains, des piques. Une forêt d’armes en tout genre qui brille sous le soleil de plomb.
Histoire parlementaire de la Révolution française (vol. 10) dit :
« La plupart de ces piques avaient un pain embroché dans le fer de la lance, comme pour faire entendre à Louis XVI que l’absence d’un roi ne cause point la famine. C’était un spectacle imposant et magnifique, vu des Champs-Élysées que ces 20 000 baïonnettes parsemées de lances, escortant avec gravité, à travers une population de 300 000 individus, un roi caché dans le fond de son coche. »
Pour la famille, le confinement au palais des Tuileries, à Paris, les attend.
Avant le chapitre final, vous savez ? Celui de la déchéance tragique de Louis XVI, le 10 août 1792...