Le château de la Baume, sur la piste de la Bête du Gévaudan

La Bête du GévaudanLa Bête du Gévaudan | ©The Public Domain Review / Flickr

Le Versailles du Gévaudan, Q.G. des battues

C'est dans les sombres bois voisins de ce beau château (surnommé le « Versailles du Gévaudan », rien que ça) que se déroulent, à l’automne 1764, les battues pour tenter d'attraper la mythique bête du Gévaudan.


La demeure, alors propriété du comte de Peyre Jean-Henri Moret de Grolée, grand seigneur du Gévaudan, devient aussi le quartier général des chasseurs.

Château de la BaumeChâteau de la Baume | ©Ancalagon / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

La Bête rôde près du château de la Baume...

Début octobre 1764, la bête se fait traquer plusieurs fois près du château de la Baume. Mais elle parvient à chaque fois à s'enfuir, pour s'enfoncer dans la forêt, sans que l'on parvienne à suivre sa trace.


Le 8 octobre, un jeune berger garde son troupeau près du château de la Baume. La Bête apparaît, prête à attaquer. Le berger se réfugie au milieu de ses vaches, qui parviennent à faire reculer la Bête, qui continuera à roder autour.


À peine une heure plus tard, une battue d'une centaine de paysans tombe sur la Bête guettant le berger. 3 fois, 3 tirs la touchent, la blessent. Mais elle se relève, s'enfuit à chaque fois. Increvable ! Elle plonge dans les bois où l'on perd sa trace.


Le 9, on reprend la battue des environs du château au petit matin : 200 hommes sont réquisitionnés. On ne désespère pas... la Bête a été touchée 3 fois, dont 2 fois quasi à bout portant : on sait même qu'elle boîte ! Pourtant, pas moyen de mettre la main dessus… Normal, elle est déjà loin : quelques heures plus tard, on la signalera à 5 km de là, attaquant un berger de 12 ans !

Château de la BaumeChâteau de la Baume | ©Ancalagon / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

Le saviez-vous ? On rivalise d’idées bizarres, pour attraper la Bête !

Pour capturer cette maudite Bête, lors de ces battues, toutes les idées de pièges sont bonnes ! En voici quelques-unes (véridiques) :

  • déguiser des dragons en femmes (victimes préférées de la Bête) et leur faire garder un troupeau ; mais on craint que d'autres hommes se travestissent en femmes et en profitent pour approcher des jeunes filles, avec la peur que l'on accuse les dragons d'agression ;
  • fabriquer des « femmes artificielles », avec des vessies de cochon pour la tête et les seins ; la peau et les boyaux d'un mouton sont « assaisonnés » avec du poison. Sur un linge posé sur le visage, on dessine les traits d'une femme. On met le tout debout sur des piquets ;
  • déguiser des moutons en jeunes filles ;
  • déposer des veaux morts reliés à des fusils.

Sources

Michel LouisLa Bête du Gévaudan : l'innocence des loupsPerrin, 2001

Jean-Marc MoriceauLa Bête du Gévaudan : mythes et réalitésTallandier, 2021

Jean-Marc MoriceauL'homme contre le loup : une guerre de 2 000 ansFayard, 2013