Le château de Cropières : ici est née une favorite de Louis XIV, la duchesse de Fontanges !

La princesse Palatine, avec son franc parler habituel, disait d'elle : « Belle comme un ange, avec un cœur excellent, mais sotte comme un panier. »

Rivale de Mme de Montespan, elle est l'une des nombreuses favorites de Louis XIV, qui la fait duchesse de Fontanges en 1680. Une étoile filante : elle meurt à seulement 20 ans, en couches, comme on disait alors...

L'avez-vous reconnue ? Marie-Angélique de Scorailles de Roussille, célèbre duchesse de Fontanges, est née dans ce château auvergnat de Cropières, à l'été ou l'automne 1661 !

Mlle de Fontanges (Mignard, 1680) | ©Hervé Lewandowski / CMN

Situé en altitude, entre monts de l'Aubrac et du Cantal, le château de Cropières subit les hivers rigoureux ; d'autant plus qu'à l'époque de la naissance d'Angélique, il n'a pas encore été reconstruit tel qu'on le voit aujourd'hui : il ressemble encore à un château médiéval délabré, ouvert à tous les vents. Il faudra attendre 1720 pour voir la demeure se transformer, soit bien après la mort de la favorite.

Château de Cropières (1960-1980) | ©Archives départementales du Cantal

Le château est entré dans la famille d'Angélique, les Scorailles, après le mariage de l'unique héritière de Cropières, Guillemine de Fontanges, avec Louis de Scorailles, au début du 17e siècle.

Sacrée grand-mère paternelle ! Car s'il y a la belle Angélique, au château de Cropières, il y a aussi l'ombre de son aïeule ! Elle aussi née à Cropières, elle a, comme sa petite-fille, connu une vie aventureuse.

Château de Cropières (photo C. Chefdebien, 1997) | ©Archives départementales du Cantal

Guillemine a en effet défié vents et marées pour épouser celui qu'elle aime, Gabriel de la Volpinière, contre la volonté de son père. Elle s'enfuit donc avec celui-ci en son château. Les deux amants soutiennent le siège d'archers envoyés par le paternel pour les déloger. Pendant 10 longs jours, ils résistent ensemble, elle, l'arquebuse en main !

Mais bien obligée de se rendre, Guillemine est ramenée à son père (et à la raison), pour épouser le futur grand-père de notre favorite, Louis de Scorailles. L'union a-t-elle été heureuse ? L'Histoire ne le dit pas !

En tous cas, en 1679, Angélique quittera son Cantal natal, envoyée à Versailles par sa famille, qui espérait bien tirer du roi privilèges et titres ronflants...