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Le Breton le plus célèbre ? Saint Yves, et il est à Saint-Tugdual

Quand : 1253 - 1303

Tréguier, Yves entre le riche et le pauvre | Moreau.henri / CC-BY-SA
Cathédrale Cathédrale Saint-Tugdual de Tréguier

L’avocat très populaire

Yves ? Le patron des avocats dans le monde entier et célébrissime saint patron de la Bretagne ! Venez, il est enterré ici.

Le saint (Yves Hélory de son vrai nom) naît en 1253 près de Tréguier au manoir de Kermartin.

Tout jeune, ses parents le confient au chanoine Jean de Kerc'hoz, qui, après lui avoir appris à lire et à écrire, l'emmène avec lui à Paris, pour y pousser ses études.

Le jeune Yves y étudie le droit et la théologie pendant une dizaine d'années. Puis il se rend à la prestigieuse université d'Orléans.

Déjà, ses amis racontent qu'il dort à même le sol sur un peu de paille, qu'il partage ses maigres repas avec les plus pauvres.

À Paris, il ne mange carrément plus de viande, à Orléans plus de vin !

Puis il retourne en Bretagne. Il se rend à Rennes où on lui confie le poste de conseiller juridique épiscopal.

Yves ne tient pas compte de la condition sociale des gens qu'il juge, n'oubliant jamais les pauvres, les défendant contre les plus riches, en payant leur procès à ses frais.

Il devient l'avocat des pauvres : saint Yves de la Vérité, sant Youen ar Vrioneg !

Même quand l'évêché de Tréguier le rappelle, il n'hésite pas et plaque tout pour devenir curé de campagne à Trédrez, puis à Louannec.

Il meurt en 1303, à l'âge de 50 ans...

On n'oublie pas ses miracles, comme lorsqu'il réussit à nourrir 200 pauvres avec 7 sous de pain !

Anatole Le Braz et saint Yves

C'est Anatole Le Braz qui nous parle le mieux d'Yves, dans sa Légende de la mort en Basse-Bretagne (chap. 5).

Il nous explique comment « vouer » la personne que l'on déteste le plus à saint Yves-de-la-Vérité !

Il faut s'assurer d'avoir « de son côté le bon droit » et on fait saint Yves « juge de la querelle. »

Mais si vous avez tort... attention, vous serez frappé !

« A la moindre conversation qui tourne à l'aigre, on menace encore l'adversaire de l'aller vouer à saint Yves. Et la menace produit toujours son effet. »

Il dit aussi que cette superstition est plus vivace que jamais : « Au mois d'août dernier, on m'a montré du doigt une femme atteinte d'une maladie de langueur, en me disant : Voyez celle-là ! C'est un tel qui l'a vouée. Elle n'attend plus que son terme. »

Pour vouer quelqu’un à Saint-Yves-de-la-Vérité, rien de plus simple !

Le Braz explique :

« Glisser un liard dans le sabot de la personne dont on souhaite la mort. Faire à jeun trois pèlerinages consécutifs à la maison du saint : le lundi est le jour consacré. Empoigner le saint par l’épaule et le secouer rudement en disant : Tu es le petit saint de la Vérité (Zantik-ar-Wirione). Je te voue un tel. Si le droit est pour lui, condamne-moi. Mais si le droit est pour moi, fais qu’il meure dans le délai rigoureusement prescrit. »

Sources

  • Gwenc'hlan Le Scouëzec. Guide de la Bretagne mystérieuse. Éditions Tchou, 1966.
  • Anatole Le Braz. Légende de la mort en Basse-Bretagne. 1893.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !