Embourbé !
1661. Le jeune Louis XIV, 23 ans, est en chemin vers Angers. Oui !
Le mousquetaire D’Artagnan est sur le point d’arrêter le surintendant Nicolas Fouquet, accusé de crime de lèse-majesté et de détournement de fonds publics..
Tout près du château de Serrant, voilà le carrosse du roi qui s’embourbe dans un chemin creux.
Allons bon ! Le roi Soleil les pieds dans la fange !
En vers, c'est mieux
Un genre de poème de l'époque rapporte la mésaventure :
« Dans un assez grand bois qui Serrant environne, Maison digne du maître, aussi belle que bonne, Dans un vieux chemin creux, un maladroit cocher, Qui ne doutait de rien, nous fit tous embourber. Accident qui pouvait devenir plus nuisible, Si monsieur d’Armagnac (grand écuyer, ndlr), avec un air terrible, N’eut pas heureusement arrêté l’étourdi. »
« Mais versa t-on ? Les uns diront non, d’autres oui. Mais quand ma complaisance au premier voudrait croire, Mes bras et mes genoux me diraient le contraire. Aussi ce ne fut pas sans des maux infinis, Que l’on put aborder la ville d’Ancenis. Car le Roi vigoureux ennuyé des carrosses S’était déjà remis à la merci des rosses. »
Suprême honneur !
Le seigneur de Serrant, Bautru, se trouve alors à son château.
Il a eu sûrement l’étonnement de sa vie, mais surtout l’honneur, de secourir, puis de recevoir le roi accompagné de toute sa suite !
Sources
- Jean-François Bodin. Recherches historiques sur l’Anjou. 1821.
- Mémoires inédits de Louis-Henri de Loménie.