La vie étrange de La Montespan à Oiron
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Quand : 1700 - 1707
Oiron, cadeau royal
Françoise-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, ça vous dit quelque chose ?
Derrière ce nom à rallonge se cache la marquise de Montespan ! La favorite de Louis XIV...
Elle achète Oiron en 1700, après sa disgrâce et sa compromission dans l’affaire des Poisons.
Elle a pu acheter le château, pourtant vendu très cher (340 000 livres), grâce à son ancien amant Louis qui lui a prêté, non pas toute la somme, mais 100 000 livres...
Elle a 59 ans, et ça fait bien 20 ans qu’elle n’est plus la favorite en titre.
Les veilleuses de la Montespan
À Oiron, elle vaque, entre son château et la fondation religieuse qu’elle a créée au village, l’hospice de la Sainte-Famille.
Elle a toujours été bigote, même à Versailles, ne ratant aucune messe, faisant tous les carêmes.
Elle a une peur bleue de la mort, aussi, voilà pourquoi elle fait autant de fondations pieuses...
Le soir, à Oiron, on la retrouve entourée de demoiselles gardiennes de son sommeil (ses « veilleuses »), car elle a peur du noir.
Alors, les bougies doivent rester allumées toute la nuit...
Le matin, elle tient à ce que la vie envahisse son château, que ses dames soient en train de parler ou de vaquer.
Plaies et pointes de fer
Saint-Simon décrit ses dernières années au château, dans le tome V de ses Mémoires :
« Elle en vint à donner presque tout ce qu’elle avait aux pauvres. Elle travaillait pour eux plusieurs heures par jour à des ouvrages bas et grossiers, comme des chemises et autres besoins semblables.
« Sa table, qu’elle avait aimée avec excès, devint la plus frugale, ses jeûnes forts multipliés...
« Ses chemises et ses draps étaient de toile jaune la plus dure et la plus grossière, mais cachée sous des draps et une chemise ordinaire.
« Elle portait sans cesse une ceinture à pointes de fer qui lui faisaient souvent des plaies. »
Françoise, allez, soit raisonnable. Tu as peur de mourir, mais il le faut bien, non ? Comme tout le monde...
Ce jour-là, elle avait quitté Oiron pour une cure aux eaux de Bourbon, en mai 1707.
Une nuit, elle se sent mal : quelques heures plus tard, c’est la fin...
Françoise donnera son château au seul enfant qu’elle n’a pas eu avec le roi, le duc d’Antin.
Celui-là dépense comme un fou, à Oiron : « Sa table, ses équipages, toute sa dépense était prodigieuse et la fut dans tous les temps. »
Heureusement, c’est un incorrigible joueur et il gagne plus qu’il ne perd, apparemment !