Une mère pour ses enfants
Sur la façade, on lit une devise... Natis mater, « une mère pour ses enfants »... rappelant que ce château, la veuve Clicquot l'a fait construire, pour y réunir toute sa petite famille !
Oui, mais la veuve va, à l'occasion du mariage de sa petite-fille en 1848, faire construire l'actuel château Renaissance à côté de l'ancien.
Et hop ! Voilà que naît un beau château construit dans le style néo-Renaissance, typique du 19e siècle, par l'architecte Arveuf (qui a déjà travaillé sur le chantier de restauration de la cathédrale de Reims) entre 1843 et 1848.
Pour avoir une idée du décor intérieur (royal), il faut demander à l'une des nièces de la veuve :
« Tout y était froid comme dans les appartements de Versailles. On avait l'impression d'y être perdue : dans la salle à manger de proportions gigantesques également, la cheminée, aussi haute que celle du salon servait de piédestal à une statue de Diane grandeur nature. »
Gratin au champagne
La veuve organise des fêtes somptueuses, reçoit chaleureusement avec sa fille et son mari, le comte de Chevigné.
Le mariage de sa fille, d'ailleurs, puis celui de sa petite-fille Marie-Clémentine avec Louis de Rochechouart, comte de Mortemart, attirera tout le gratin de l'époque !
Et attention, la maîtresse des lieux ne laisse rien au hasard, surtout à sa table :
« Par un despotisme concevable, madame Clicquot n'admettait que ses champagnes à sa table. L'Etat, c'est moi ! disait Louis XIV. Et madame Clicquot disait à son tour Le vin c'est moi ! Il n'y avait pas une goutte de vin rouge sur la nappe. »
Sources
- Juliette Benzoni. Le roman des châteaux de France. Perrin, 2012.
- Charles Monselet. Mes souvenirs littéraires. 1888.