La tour de Termes-d'Armagnac, chez un compagnon d'armes de Jeanne d'Arc

La tour est le vestige du château dont le plus célèbre occupant s’appelle Thibault d’Armagnac, baron de Termes.

L’un des compagnons d’armes de Jeanne d’Arc !

Jeanne et les Gascons !

Jeanne d’Arc. Parmi tous les militaires qui ont combattu à ses côtés, on compte de nombreux Gascons.

Les Anglais l’appelaient d’ailleurs à cause de cela « l’Armagnacaise » !

Parmi ces hommes, on trouve : La Hire, Poton de Xaintrailles, Amaury d’Estissac, Jean d’Aulon, Arnaud de Barbazan…

Et donc, celui à qui cette anecdote est consacrée : Thibault d’Armagnac.

La tour | ©Florent Pécassou / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

De toutes les batailles

Le baron de Termes naît dans ce château, vers 1405 ! Il s’agit du château de sa famille, celle des Termes d’Armagnac.

Thibault est bailli de Chartres, capitaine de Dreux et lieutenant de Dunois à Harfleur, en Normandie.

Aux côtés de Jeanne d’Arc, du célèbre La Hire, il fait le siège d’Orléans en 1429, puis celui de Beaugency.

Il rapporte sur « le jour où les Anglais perdent la bataille de Patay » :

« Après la levée du siège d’Orléans j’allai avec plusieurs autres hommes d’armes de la compagnie de Jeanne à Beaugency, où étaient les Anglais. Le jour où lesdits Anglais perdirent la bataille de Patay, La Hire et moi, sachant les ennemis réunis et prêts au combat, nous dîmes à Jeanne : Les Anglais viennent ils sont en ordre de bataille et prêts à se battre. Elle répondit en disant aux capitaines : Frappez hardiment, ils prendront la fuite. Elle ajoutait que ce ne serait pas long. »

Thibault l’accompagnera dans toutes ses batailles contre les Anglais : Patay, Meung, Jargeau dans le Loiret, puis sur la route qui mène au sacre du dauphin Charles, à Reims.

Le procès de réhabilitation et le témoignage de Thibault

Mais c’est surtout lors du procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc, en 1456, que Thibault d’Armagnac a l’occasion de se faire entendre.

Il est présenté en tant que Theobaldus d’Armignac, 50 ans. Il raconte :

« Je n’ai connu Jeanne que quand elle vint à Orléans pour lever le siège fait par les Anglais. J’étais dans cette ville, parmi ceux qui la défendaient, en compagnie de monseigneur de Dunois. A la nouvelle de l’arrivée de Jeanne, nous passâmes la Loire et allâmes chercher Jeanne, qui se trouvait du côté de Saint-Jean-le-Blanc. Elle fut amenée par nous dans la ville. »

Il continue en évoquant les combats et les sièges qui suivent, mais aussi la bravoure de la jeune fille :

« Elle fut si valeureuse, et se comporta de telle sorte, qu’il ne serait pas possible à homme quelconque d’avoir meilleure attitude dans le fait de la guerre. Tous les capitaines s’émerveillaient de sa vaillance et des peines qu’elle supportait. Elle reprenait souvent les hommes d’armes de leurs vices. Quant à elle, et c’est ce que j’ai entendu dire par maître Robert Baignart, professeur de théologie qui l’avait plusieurs fois entendue en confession, elle était une femme de Dieu et ce qu’elle faisait était de Dieu. Il n’y avait en elle que bonne âme et bonne conscience. »

Il conclut ainsi :

« Hors le fait de la guerre, c’était une fille simple et innocente. Mais dans le fait de la guerre, pour conduire et disposer les troupes pour ordonner la bataille et animer les soldats, elle se comportait comme si elle eût été le plus habile capitaine du monde, de tout temps formé à la guerre. Je ne sais rien autre. »

Thibault d’Armagnac meurt dans son château de Termes en 1457.

Sources

• Procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc (volume 1)
• Pascal-Raphaël Ambrogi, ‎Dominique Le Tourneau. Dictionnaire encyclopédique de Jeanne d’Arc. Éditions Desclée de Brouwer, 2017.