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La statue de Claude Lecourbe à Lons-le-Saunier, général de la Révolution et de l'Empire

Statue de Lecourbe | ©Aubry Françon / Wikimedia Commons / CC-BY-SA
Statue Statue du général Lecourbe

De qui s'agit-il ?

Général de la Révolution française et de l'Empire, Claude Jacques Lecourbe (1759-1815) est, de naissance, un Franc-Comtois de Besançon.

Donc, un enfant du pays, qui a bien mérité sa statue dans cette ville de Lons-le-Saunier, où il fait une partie de ses études !

Statue de Lecourbe : détail

Statue de Lecourbe : détail | ©Aubry Françon / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

Sa statue à Lons-le-Saunier

La statue date de 1855, inaugurée en 1857.

Elle est signée par le Parisien Antoine Etex, célébrissime sculpteur que l’on connaît pour avoir réalisé :

  • le tombeau du peintre Théodore Géricault, au Père-Lachaise ;
  • deux bas-reliefs sur l'arc de Triomphe de l’Étoile ;
  • la statue du roi saint Louis, qui orne la place parisienne de la Nation !
Statue de Lecourbe : détail

Statue de Lecourbe : détail | ©Aubry Françon / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

Ce que vous devez savoir sur Lecourbe en deux mots

Scandale ! Mésalliance des parents, mensonge sur l'acte de naissance !

Claude Lecourbe est le fils d'un officier d'infanterie et d'une femme de très humbles origines. Une mésalliance ! En plus, ils ne sont pas mariés, lorsque leur fils Claude naît.

Le couple décide donc d'enregistrer l'enfant illégitime sur le registre de l'église, au moment du baptême, sans mentionner de père : on paie même une pauvre fille, Tienette Vuillemot, pour qu’elle déclare le petit comme son enfant naturel.

Le couple finissant par se marier 5 ans plus tard, les Lecourbe demandent au curé qui a baptisé leur fils de barrer la mention « fils naturel de Tienette Vuillemot » et d'inscrire leur vraie identité : Claude Guillaume Lecourbe et Marie Valette !

Une ascension brillante

Lecourbe a 18 ans, quand il s'engage dans l'armée.

D'abord fusilier au régiment d'Aquitaine, il monte tous les échelons : caporal, puis commandant de la garde nationale dans le Jura en 1789, il est promu général de brigade dans l'armée du Rhin, en 1794.

Durant la célèbre bataille de Fleurus (1794), Lecourbe se fait remarquer, brille, même !

« Il soutint pendant 7 heures consécutives, avec 3 bataillons seulement, le choc d'une colonne de 10 000 Autrichiens. »
Statue de Lecourbe : bataille du pont de Seedorff

Statue de Lecourbe : bataille du pont de Seedorff | ©Aubry Françon / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

Lecourbe... à deux doigts de se faire guillotiner !

Alors qu'il est dans l'armée du Rhin en tant que chef de brigade, en 1794, Lecourbe se fait dénoncer par 4 de ses officiers.

Ce qu’ils lui reprochent ? D’être un contre-révolutionnaire ! On est en pleine Terreur... il est arrêté.

Lecourbe risque l’échafaud ! Mais après 4 mois de prison, la commission militaire l'acquitte, faute de preuves.

Ses accusateurs, eux, sont guillotinés pour faux témoignage. En fait, ils n'ont pas supporté la rigueur et la discipline que faisait régner Lecourbe, et se sont vengés...

Napoléon disgrâce Lecourbe !

Lecourbe se fait disgracier par Napoléon Ier, car il a déclaré haut et fort son amitié pour le général Moreau.

Ce Breton avait intrigué avec les royalistes, avec dans l’idée de renverser Bonaparte, alors premier consul.

Celui-ci fait arrêter Moreau en 1804, le condamne à 2 ans de prison, puis à l’exil.

Bref ! Voilà Lecourbe dans de beaux draps : lui aussi se fait exiler par Bonaparte, en 1805. Où ? Dans le Jura, sa terre natale !

Il ne revient que sous la Restauration, avec les Bourbons, en 1815.

Napoléon... réhabilite Lecourbe, mais trop tard

Napoléon Ier, en exil à Sainte-Hélène en 1819, dit de Lecourbe :

« Un tort que j’ai eu, c’est d’avoir négligé le général Lecourbe. Il pouvait me rendre de grands services. Il eût été un excellent maréchal de France ; il avait reçu de la nature toutes les qualités nécessaires pour être un excellent général. »

Patience !

En 1815, au retour de l’empereur de son premier exil, pendant les Cent Jours, Lecourbe propose ses services à Napoléon.

Celui-ci le nomme comte de l'Empire et lui donne le commandement d'une armée.

Malheureusement, la course de Napoléon Ier pour la reconquête du pouvoir est définitivement stoppée en juillet 1815 : Lecourbe devait de toutes façons mourir de maladie quelques mois plus tard...

Lecourbe meurt d'une maladie tropicale rare

Oui, le général Lecourbe a été malade toute sa vie !

Il avait contracté une maladie, probablement lors d'une campagne en Inde : la bilharziose, mal tropical dû à des vers, affectant notamment la vessie et contraignant le malade à un régime alimentaire strict.

Lecourbe, déjà usé par ses combats sur les champs de batailles, finit par mourir de cette maladie en octobre 1815, à l'âge de 56 ans, sur sa terre natale franc-comtoise de Belfort.

Sources

  • Notice Monument au général Lecourbe sur le site À nos grands hommes, édité par le Ministère de la Culture.
  • Sébastien Evrard. Les campagnes du général Lecourbe (1794-1799). L'Harmattan 2011.
  • Mémoires de la Société d’Émulation du Doubs. Une gloire militaire du Jura à revendiquer pour la ville de Besançon (5e série, 2e vol). 1877.
  • Charles-Tristan de Montholon. Récits de la captivité de l'empereur Napoléon à Sainte-Hélène (tome 2). 1847.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !