La statue d'Antoine Drouot à Nancy, le Sage de la Grande Armée !

Statue de Drouot, NancyStatue de Drouot, Nancy | ©Chabe01 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

De qui s'agit-il ?

Antoine Drouot, général napoléonien, naît à Nancy le 11 janvier 1774. Voilà pourquoi l'on trouve sa statue ici, cours Léopold.

L'un des plus intègres, simples, dévoués, droits, généreux et modestes généraux de l'empereur !

Ce n'est pas pour rien qu’on l’a surnommé « le Sage de la Grande Armée. »

Statue de Drouot, NancyStatue de Drouot, Nancy | ©Patrick - Morio60 / Flickr / CC-BY-SA

Sa statue à Nancy

La statue de Drouot est signée David d'Angers (1853), inaugurée en 1855.

Une légende tenace veut que la tête de la statue ait été sculptée par le Nancéien Giorné Viard, d'Angers étant devenu aveugle. Ce qui est faux !

En revanche, en 1855, on demande à d'Angers de modifier des détails de l'un des bas-reliefs, ornant le socle de la statue. Refus catégorique de l’artiste !

Des bas-reliefs représentant Drouot porté en triomphe par ses camarades à l'école d'artillerie ; la bataille de Hanau ; Drouot devenu aveugle à la fin de sa vie, bienfaiteur de sa ville natale de Nancy.

Statue de Drouot, détail : Drouot bienfaiteur de NancyStatue de Drouot, détail : Drouot bienfaiteur de Nancy | Statue de Drouot : Drouot bienfaiteur de Nancy | ©Chabe01 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

Ce que vous devez savoir sur Drouot en deux mots

Des origines modestes

Antoine Drouot vient d’une famille modeste, avec un père boulanger. Il est le 3e, dans une fratrie de 12 enfants.

Une entrée très remarquée à l'école d'artillerie !

En 1793, à 19 ans, Drouot candidate pour entrer à l'école d'artillerie de Châlons-en-Champagne. Le concours d'entrée y est très dur.

Faute de moyens, il parcourt à pied les 150 kilomètres le séparant de son lieu d'examen !

Il arrive bâton à la main, chaussé de sabots. On le regarde de haut, on se moque !

Néanmoins, le célèbre et grand mathématicien Laplace, qui fait passer les entretiens, est ébloui par les connaissances scientifiques du jeune homme.

Il dira plus tard à Napoléon Ier : « Un des plus beaux examens que j’ai vu passer dans ma vie est celui de votre aide de camp, le général Drouot. »

Celui-ci, admis haut la main au concours d’entrée, est porté en triomphe par ses futurs camarades !

Antoine DrouotAntoine Drouot | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0

Seul contre l'ennemi

Drouot débute sa carrière militaire pendant les guerres de la Révolution française.

En 1793, on le remarque pour avoir défendu seul sa batterie de canons à Hondschoote, faute de supérieur présent à ses côtés !

L'accident qui faillit le rendre aveugle

En 1796, à Bayonne, Drouot est nommé directeur de l'artillerie.

Il est alors victime de l’inflammation involontaire de la poudre du canon qu'il inspecte. Ses yeux sont atteints : il reste aveugle de longues semaines.

Il ne recouvrera jamais totalement la vue, frappé d'une cécité définitive à la fin de sa vie.

Voilà pourquoi l'un de ses portraits, signé Isabey, le représente un bandeau sur les yeux !

Statue de Drouot, Nancy : détailStatue de Drouot, Nancy : détail | ©Chabe01 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

Drouot ne dort jamais !

Aux côtés de l’empereur, Drouot participe aux célèbres batailles de Wagram et de la Moskowa !

Sur tous les champs de batailles où il se trouve, il a l'habitude de veiller, travailler, prier sans relâche.

Planat, son aide de camp, dira qu’il « avait l'heureuse faculté de se priver de sommeil ; tant que l'armée était en mouvement, je ne me rappelle pas l'avoir vu dormir. »

Compagnon de l'empereur sur l'île d'Elbe

Antoine Drouot a l’honneur d’accompagner Napoléon Ier dans son exil sur l'île d'Elbe, en 1814, où il est nommé gouverneur de l'île, aux côtés du fidèle général Bertrand et de Cambronne.

Une fin de vie nancéienne, loin de l'agitation

Toujours resté fidèle à l'empereur, Antoine Drouot refuse tout titre, privilège ou rôle dans la vie politique, après 1815 et le retour sur le trône des Bourbons.

Il se retire près de Nancy, à la campagne, où il meurt le 24 mars 1847 à l'âge de 73 ans.

« J'ai entendu trop de bruit dans ma vie pour ne pas désirer le silence, et je redoute les foules agitées, le brouhaha d'une capitale. »

Sources

  • Henri-Dominique Lacordaire. Éloge funèbre du général Drouot, prononcé dans la cathédrale de Nancy, le 25 mai 1847. 1847.
  • Alfred Langlois des Essarts. Les célébrités françaises. 1863.
  • Monument au général Drouot. À nos Grands Hommes, anosgrandshommes.musee-orsay.fr.
  • Général Ambert. Drouot, le sage de la Grande Armée. In Le Pèlerin (13e année, 1889).
  • Jacques Juillet. Le général Drouot, le sage de la Grande Armée. Fondation Napoléon, napoleon.org.