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La signature de l'édit de Nemours

Quand : 7 juillet 1585

Château de Nemours | ©GFreihalter / CC-BY-SA
Château Guerres de Religion Henri III Château de Nemours

Lors des guerres de Religion, le château sert de cadre au traité de Nemours, le 7 juillet 1585, entre Catherine de Médicis et le duc de Guise.

Une journée marquée par la capitulation d’un roi fatigué, Henri III, face à la Ligue toute-puissante...

Quoi ?

L’édit de Nemours, signé le 7 juillet 1585, révoque tous les édits de tolérance précédemment signés, en faveur des protestants.

Plus précisément ceux de 1577 (édit de Poitiers) et de 1580 (paix de Fleix) !

L’exercice du culte est interdit, les protestants doivent renier leur foi ou s’exiler.

Henri de Navarre, futur Henri IV, est officiellement écarté de la succession.

Qui ?

Le traité de Nemours représente « le triomphe de la Ligue et la honte d'Henri III », lit-on dans les Mémoires de Sully.

La Ligue, vous savez ?

Les ultra-catholiques se réunissent dans un parti, la Sainte Ligue, pour la défense de la religion catholique, avec le soutien du roi d’Espagne. Leur chef ? Henri de Guise.

Il faut dire que la mort du duc d’Anjou, dernier fils du roi Henri II, plonge tout le monde dans le doute.

Henri III n’a pas d’héritiers. Qui, pour lui succéder ? Henri de Navarre… son cousin protestant.

La Ligue devient folle. Surtout pour Henri de Guise, dit le Balafré, qui revendique le trône !

Alors, devant la mollesse d’Henri III face aux protestants, devant ce roi devenu suspect, faible, la Ligue s’organise.

Non mais, imaginez ! Elle devient si puissante, que le roi doit leur abandonner Paris, après la journée des Barricades du 12 mai 1588 !

Acculé par les fanatiques de la Ligue, Henri III doit apaiser la situation à tout prix, en cédant à leurs requêtes, avec la signature de l’Édit d’Union, en juillet 1588.

Il exclut tout protestant à la succession au trône, éliminant Henri de Navarre au profit des Guise…

Puis le traité de Nemours, ultime capitulation.

Une histoire de moustache !

Au moment où il apprend la nouvelle de la signature de l’édit de Nemours, la moustache du futur Henri IV blanchit brusquement !

Une histoire de larmes !

En politique, lors d’une cérémonie officielle, au 16e siècle, on pleure en public.

Ce n'est ni une faiblesse, ni une démonstration théâtrale.

C’est ce que fait Henri III, le 18 juillet 1585, alors qu’il se rend à Paris au Parlement pour enregistrer l’édit de Nemours.

Le roi fait un discours et « fit cette action les larmes aux yeux », rapporte le Journal de Bouchel.

Ces pleurs sont liés aux évènements tendus des guerres de Religion. Au cours de la séance d’enregistrement, très solennelle, le discours du roi, émouvant, évoque les souffrances de son peuple.

Le roi sort du lot au milieu des Ligueurs, qui « se présentaient comme les vrais défenseurs de la religion catholique » : ses pleurs expriment en effet « un signe de compassion christique, un signe annonciateur d’une restauration prochaine de la puissance royale. »

Ses larmes « seraient le signe d’une humanité profonde, d’émotion et de vertu, le signe d’un roi habité par le Christ. »

Conclusion

Il faudra Henri IV et l’Édit de Nantes en 1598 pour mettre fin à ces troubles religieux.

Henri III, lui, répond à cette toute puissance des Guise en faisant assassiner le duc au château de Blois, le 23 décembre 1588.

La mort du duc suscite un déchaînement de violence des ligueurs...

Et le 1er août 1589, Henri III se fait assassiner par Jacques Clément, moine fanatique.

Avant de mourir, il avait désigné Henri de Navarre comme successeur.

La fin des Valois ! Et le début des Bourbons, avec un protestant qui devra se convertir pour accéder au trône !

Sources

  • Xavier Le Person. Les larmes du roi : sur l’enregistrement de l’Édit de Nemours le 18 juillet 1585. Revue HES Histoire, Économie & Société. 1998.
  • Xavier Le Person. Practiques et practiqueurs, la vie politique à la fin du règne d’Henri III. 2002.
  • Jean-Paul Desprat. Henri IV, roi de cœur. Tallandier, 2018.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !