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La signature de l'abolition de l'esclavage à l'hôtel de la Marine

Quand : 27 avril 1848

Abolition de l'esclavage à La Réunion, 1848 | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0
Hôtel particulier Hôtel de la Marine

Où ?

La signature a eu lieu dans le bureau de sous-secrétaire d’État aux Colonies qu’occupe alors Victor Schoelcher, depuis février 1848.

Schoelcher ? Le rédacteur et initiateur du projet de loi !

C’est là aussi que pendant deux longs mois, il rédige les textes du futur décret, qui compte 9 articles.

On y voit toujours son bureau en bois de style Louis XV !

Bureau de Schoelcher, hôtel de la Marine

Bureau de Schoelcher, hôtel de la Marine | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Quand ?

Le 27 avril 1848.

Le décret a été signé par le gouvernement provisoire de la Seconde République.

Qui est Schoelcher ?

Un ardent défenseur des droits de l’Homme !

Son combat débute en 1831 à Cuba, où son travail l’envoie en tant que représentant commercial de la manufacture de porcelaine familiale.

Il y découvre, effaré, les conditions de vie effrayantes des esclaves.

De retour à Paris, il devient journaliste, entame un combat de 20 ans contre l’esclavage en multipliant articles et ouvrages, notamment le célèbre De l'esclavage des Noirs et de la législation coloniale.

Schoelcher

Schoelcher | ©Rijksmuseum / CC0

Comment cela s’est passé ?

Tout commence à Saint-Domingue, une colonie française, si ce n’est la plus importante, où les esclaves se rebellent, dès 1791.

L’émancipation arrive deux ans plus tard ; puis, la loi de février 1794 qui abolit l’esclavage dans les colonies est adoptée par la Convention.

Bonaparte (alors premier consul) y met un terme en 1802 en rétablissant l’esclavage.

Saint-Domingue, quant à elle, devient indépendante sous le nom d’Haïti, en 1804.

Mais il reste tout à faire. Les Anglais tentent de faire interdire l’esclavage, pourtant, plusieurs pays continuent de la pratiquer en douce... dont la France.

En 1831, une première loi est votée, mais cela ne suffit pas. Les Britanniques votent l’émancipation de leurs esclaves en 1833.

En France, la chute du roi Louis-Philippe précipite tout : le gouvernement provisoire réunit une commission en mars 1848, avec pour but... l’abolition définitive de l’esclavage.

Bureau de Schoelcher, hôtel de la Marine

Bureau de Schoelcher, hôtel de la Marine | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Que dit le décret ?

Les 9 articles abolissent donc définitivement l’esclavage dans les colonies de France, interdisant à tout ressortissant, sur le sol français et à l’étranger, de se livrer au trafic d’êtres humains.

« Considérant que l'esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu'en détruisant le libre arbitre de l'homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu'il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Égalité, Fraternité. »

Le décret prévoit également la déchéance de la nationalité en cas de délit :

« À l'avenir, même en pays étranger, il est interdit à tout français de posséder, d'acheter ou de vendre des esclaves, et de participer, soit directement, soit indirectement, à tout trafic ou exploitation de ce genre. Toute infraction à ces dispositions entraînerait la perte de la qualité de citoyen français. »
Médaille suffrage universel et abolition de l'esclavage

Médaille suffrage universel et abolition de l'esclavage | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0

Ce n'est pas une première !

Ce n’est pas le premier traité qui abolit l’esclavage. Le premier a été signé... en 1315 par le roi Louis X !

Le texte dit entre autres :

« Selon le droit de nature, chacun doit naître franc. »

Mais c’est bien plus tard que tout dégénère, avec Louis XIII qui autorise la traite des Noirs en 1642, dans les Antilles.

Son fils Louis XIV autorise en 1671 le commerce triangulaire et le commerce d’esclaves.

C’est à cette époque que les bateaux négriers partaient en masse des ports de La Rochelle, Nantes ou Bordeaux...

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !