La pierre d'Haudroy, le lieu où le cessez-le-feu de la Grande Guerre a sonné le 7 novembre 1918

La pierreLa pierre | ©René Hourdry / Wikimedia Commons / CC0

La pierre du cessez-le-feu

Voici un lieu chargé d'Histoire ! Ce monument picard marque l'endroit exact où le cessez-le-feu de la Grande Guerre a retenti, le 7 novembre 1918, peu après 20 heures. Là où se sont arrêtées les voitures des plénipotentiaires allemands, venus négocier l'arrêt des hostilités.

Petit résumé de ce 7 novembre 1918, prélude à l'armistice

Le 5 novembre 1918, le QG allemand à Berlin évoque déjà un éventuel armistice avec les Français. Le marechal Foch est envoyé pour les pourparlers.


Au matin du 7 novembre, le capitaine Lhuillier, à la tête d'un bataillon d'infanterie, reçoit un message de la plus haute importance : des émissaires allemands vont se présenter dans moins d'une heure !


Lui se trouve à quelques kilomètres de La Flamengrie dans l'Aisne. C'est justement non loin de là que la rencontre franco-allemande se fera : au croisement de deux routes, au hameau d'Haudroy.


Alors, les Français attendent de pied ferme. Et les heures passent, longues, très longues... Le brouillard s'installe. Les routes sont mauvaises, à tel point que les Allemands, venus depuis Spa en Belgique, doivent rebrousser chemin 3 fois ! En milieu d'après-midi, un cavalier allemand déboule prévenir les Français que les plénipotentiaires auront du retard.


Mais alors que la nuit est tombée depuis des heures, voilà qu'enfin, à 20h15, les voitures tant attendues arrivent vers les lignes françaises.

Celle de tête arbore le drapeau blanc de la paix, confectionné quelques heures plus tôt avec les moyens du bord : un drap de lit d'enfant, ensuite échangé contre une nappe damassée fixée sur une hampe !

Le « clairon de l'armistice » sonne la fin des hostilités

Le hameau où s'est déroulé ce moment historique s'appelle Haudroy. Ce soir du 7 novembre 1918, c'est là que le capitaine Lhuillier accueille les Allemands. Il demande au désormais célèbre caporal Pierre Sellier de sonner le cessez-le-feu au clairon.


Sellier n'est d'ailleurs pas le premier à sonner la fin des combats : il est précédé par le clairon allemand Arthur Zobrowski, qui fait de même sur les lignes allemandes !

La Pierre d'HaudroyLa Pierre d'Haudroy | ©Paul Arps / Flickr / CC-BY

Quelques jours plus tard, l'armistice !

Le cessez-le-feu et la venue des Allemands sur les lignes francaises marquent le début des négociations de paix, qui allait déboucher quelques jours plus tard sur la signature de l'armistice.


Celle-ci allait en effet être signée au petit matin du 11 novembre, à Rethondes dans l'Oise, mettant fin à 4 années d'une boucherie sans nom.

La guerre n'est pas complètement finie...

Le cessez-le-feu du 7 novembre 1918 ne signifie pas la fin des combats. Tant qu'aucun accord n'est conclu entre Français et Allemands, les hostilités continuent ! D'ailleurs, le 8 novembre, les Français doivent se battre, pour garder Haudroy.


Plusieurs cessez-le-feu sont même ordonnés pour permettre de laisser passer les militaires allemands chargés de transmettre les textes des conditions de l’armistice. Ce n'est que le 11 novembre au soir que les combats cessent pour de bon.

Le monument de la Pierre d'Haudroy

Le monument original de la Pierre d'Haudroy datait de 1925 : détruit par les Allemands en 1940, celui que l'on voit aujourd'hui date de 1948, réalisée avec une pierre de granit de la Forêt Noire. Derrière la pierre actuelle subsistent quelques débris de l'original !

Sources

Bertrand SpiersÀ Haudroy (Aisne) : le caporal clairon Pierre Sellier sonne le premier cessez-le-feuLa Voix du Nord, 7/11/1986

CollectifCentenaire du cessez-le-feu du 7 novembre 1918Conseil départemental de l’Aisne, novembre 2018