Du latin, pour commencer
On voit une grande inscription latine, sous la corniche de la nef de la cathédrale : on n'en connaît pas bien le sens...
Le texte dit :
Obsecro vos, fratres, aquilonis vincite partes Sectantes claustrum, quia sic venietis ad austrum. Trifida quadrifidum memoret succendere nidum ignea bissenis lapidum sit ut addita venis. Pax huic domui !
Du charabia ?
Le Guide de la Provence mystérieuse propose une hypothèse...
Le texte une fois traduit dirait :
« Mes frères, vainquez l'aquilon en vous rapprochant du cloître, parce que ainsi vous viendrez du côté de l'auster ; le nid aux 4 parties sera envahi par une paix flamboyante, en arrivant par les 12 veines des pierres. »
Du charabia ?
Le guide explique que l’inscription servait aux moines lorsqu'ils faisaient leurs toilettes à un lavabo, qui devait se trouver au milieu du cloître.
Pour aller à l'église, ils allaient de l'aquilon (un vent du nord mais qui représente aussi le Malin) à l'auster (un vent du sud ou l'image de l’Église).
Le nid, c'est là où vivaient les moines, les veines les galeries du cloître. Je ne sais pas vous, mais moi, cela me laisse sur ma faim...
Voyons une autre hypothèse !
Des explications
Comme le suggère Stendhal dans ses Mémoires d'un touriste, tome 1, au chapitre sur Avignon : n'est-ce-pas pour prévenir les moines de la rigueur du climat, du souffle puissant du vent ?
Ou pour leur dire comment et à quel endroit de la cathédrale ou du cloître profiter de la chaleur du soleil en été et se protéger du vent en hiver ?
C'est dans ce sens que va aussi Mérimée, quand il propose la traduction suivante, dans ses Notes d'un voyage dans le midi de la France : les moines doivent tout faire pour supporter le vent froid du nord.
S'ils veulent lui échapper, il faut qu'ils aillent se réfugier au midi, dans le cloître.
Il faut qu'il trouve le feu intérieur nécessaire (par la prière) pour réchauffer leur cellule...
Source
- Jean-Paul Clébert. Guide de la Provence mystérieuse. Éditions Tchou, 1968.