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La mort de Chilpéric à Chelles

Quand : 28 septembre 584

Tombeau de Chilpéric | ©Paris Musées - Musée Carnavalet /CC0
Homicide Chilpéric Ier Pierre de Chilpéric

Un monument qui commémore l’assassinat du roi des Francs Chilpéric Ier à Chelles, en 584. Chelles, ancien site gaulois, et villa mérovingienne royale...

La mort du tyran

Grégoire de Tours le surnomme à juste titre « le Néron et l’Hérode de notre Temps », c’est-à-dire un monstre, un tyran, avide sang, de complots, de guerres sans fin... et en famille, c’est plus fun !

Mais que s’est-il passé, ce jour de septembre 584 ?

Après avoir fait tuer sa première épouse, Galswinthe, et son frère Sigebert, Chilpéric est assassiné à son tour.

Le commanditaire est inconnu : on murmure les noms de Brunehaut, la belle-sœur de Chilpéric, sœur de Galswinthe, veuve de Sigebert, ou encore sa seconde épouse, Frédégonde.

Chilpéric tenant conseil à Paris (Chroniques de St-Denis)

Chilpéric tenant conseil à Paris (Chroniques de St-Denis) | ©The British Library / Public domain

Le meurtre à Chelles

C’est Frédégonde ou le majordome Landry, qui assassine Chilpéric :

« En effet, quand, par les paroles de sa femme, inopinément proférées, Chilperic cognut que Landeric l’entretenoit ; ayant cette puce en l’oreille, il s’en alla pour la secouer, en la chasse, aux bois de Chelles, où il fut tué comme récite Grégoire de Tours. »

Voilà justement comment ce dernier détaille le meurtre :

« Un jour qu’il revenait de chasser et qu’il faisait déjà nuit, comme il descendait de cheval, s’appuyant d’une main sur l’épaule d’un de ses serviteurs, un homme s’approcha, le frappa d’un couteau sous l’aisselle et réitérant son coup, lui perça le ventre. Aussitôt rendant le sang en abondance a tant par la bouche que par ses blessures, il rendit son âme inique. Mallulphe, évêque de Senlis, qui avait déjà passé trois jours sous la tente sans parvenir à le voir, ayant appris sa mort, vint laver son corps, le couvrit des meilleurs vêtements, et ayant passé la nuit à chanter des hymnes, le mit sur une barque et alla l’ensevelir à Paris dans la basilique de Saint-Vincent. La reine Frédégonde, devenue veuve, se rendit à Paris avec tous ses trésors qu’elle enferma sous la garde des murs de cette ville et se réfugia dans l’église où elle fut protégée par l’évêque Ragnemade. »
Pierre de Chilpéric

Pierre de Chilpéric | ©Chabe01 / CC-BY-SA

Quid de la pierre de Chelles ?

La pierre de Chilpéric se trouve à Chelles dans le parc Émile-Fouchard. Elle a été aménagée à l’endroit où le roi est tombé mort.

C’est en fait, dit le panneau explicatif, une ancienne croix de chemin qui marquait la limite sud de la cité, au 18e siècle. Jusqu’en 1792, elle est surmontée d’une croix.

Il s’agit de la croix de Sainte-Beauteur, qui selon une vieille tradition, serait un genre de monument expiatoire de l’assassinat.

Une croix qui ne date pas de l’époque de Chilpéric, mais peut-être de l’époque de Biron, le célèbre maréchal, qui l'aurait fait planter en 1590, alors qu’il campe à Chelles pour mener une bataille à Lagny, contre la Ligue.

Dans Histoire de Meaux et du pays Meldois d’A. Carro (1865), on lit qu’il y avait une seconde pierre sur la première, le tout surmonté d’une croix de fer, cette partie supérieure ayant été détruite en 1793 par un bataillon qui passait à Chelles...

Sources

  • Claude-Hyacinthe Berthault. L'abbaye de Chelles : résumés chronologiques. 1889.
  • Charles Torchet. Histoire de l'abbaye royale de N. D. de Chelles. 1889.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !