
Une construction inachevée, le diable trompé... voilà un thème archi classique, que l’on retrouve lié à de nombreux monuments, comme au pont Valentré de Cahors. Et ici, au château d'Esnes, dans le Nord !
La légende porte sur la Chaire-Grise, la tourelle de l’ancien château. Vous la voyez ? C’est cette petite tour construite en grès, à l’extrémité septentrionale du bâtiment...
L'histoire raconte que saint Vaast arrive dans le pays pour prêcher le christianisme aux barbares. Furieux, le Diable fait tomber la foudre sur le château d’Esnes. Il n'en restera rien ! Pourquoi à cet endroit précis ? Le baron d’Esnes était un nouveau converti.
En attendant, ce dernier demande à saint Vaast de reconstruire le château, via un bon gros miracle dont il a le secret. Le saint refuse. Le baron d’Esnes s’en repart vers les ruines fumantes de sa forteresse, la mort dans l’âme.

Alors, le diable lui apparaît. Il lui propose de lui reconstruire sa demeure en une nuit… à condition que le baron abjure sa religion. Le seigneur d'Esnes accepte ! Le lendemain, son château était entièrement reconstruit, tout beau, tout neuf.
Lorsque saint Vaast se rend au château d’Esnes, on lui refuse l’entrée. Il se met à parler à la foule accourue en masse, voir la forteresse miraculeusement reconstruite en une nuit. Il parle, parle.... quand soudain, quatre anges descendent du ciel et construisent autour du saint la Chaire-Grise.
Devant cet incroyable miracle, 4000 personnes se convertissent illico : le baron, lui, se fait exorciser par le saint. Le diable, confus, chassé, retourne dans son antre, aux enfers...
Sources
Jacques-Paul MigneDictionnaire des sciences occultesAteliers Catholiques du Petit Montrouge, 1846