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La légende de l'architecte Pierre Perrat... prêt à se damner !

Quand : 1380 - 1400

Détail | DEPRUN / CC-BY-SA
Cathédrale Légende Sorcellerie Cathédrale Saint-Étienne de Toul

Pierre Perrat, célèbre architecte lorrain du 14e siècle, a construit une partie de la cathédrale de Metz... tout comme il a travaillé sur les chantiers de celles de Toul et de Verdun.

On lui doit la voûte actuelle de la cathédrale Saint-Étienne de Toul, qui culmine à 43 m !

La légende dit que le Diable déboule dans sa vie, pour l’aider à terminer le chantier !

Une œuvre colossale

Pourquoi ? Pourquoi le Diable se serait-il immiscé dans la vie bien rangée de l'architecte Pierre Perrat ?

Je vais vous le dire...

La construction d'une cathédrale gothique demandait tellement d’ingéniosité, qu’un simple mortel n’aurait pas pu la concevoir seul.

Il fallait au moins l’intervention du Malin...

Parce qu'on le sait tous, c'est le diable qui a construit nos plus belles cathédrales gothiques, bien sûr... mais chut !

À s'en arracher les cheveux !

En tous cas, la légende raconte qu’une nuit sombre comme de l'encre, Pierre planche sur ses plans.

Prêt à s'arracher les cheveux.

Empêtré, emmêlé, embêté, il s'ébroue devant son parchemin.

Des rides profondes creusent son front déjà bien buriné par de nombreuses nuits blanches.

À la lueur ambrée d'une bougie, il grimace...

Flûte et zut. Il y a comme un os ! Quelque chose qu’il n’arrive pas à concevoir, au niveau de la voûte gothique de son édifice !

Par une nuit noire...

Heureusement pour lui : le diable apparaît dans un nuage de soufre.

« - Ne t'inquiète plus, Perrat ! Je vais t'apprendre la science subtile de l’art gothique », lance le Malin d'une voix grave à souhait.

Ce petit bonhomme qui vient d’apparaître, c'est le Diable ! Il lui promet que plus jamais Pierre ne connaîtra de difficultés, pour ses plans.

Il le dote d'un talent... d'enfer ! En échange de son âme, bien sûr, qui sera à lui après sa mise en terre.

Rôôôh, la mort... on y pensera plus tard, mhh ? Et voilà notre Pierre qui signe le contrat.

À partir de cette nuit, je vous jure qu'il fait des prouesses sur les chantiers des cathédrales où il travaille… jusqu’à sa mort !

On joue sur les mots !

Perrat mort, on réunit ses cendres que l’on enferme dans une boîte de plomb et qu’on encastre dans un des murs de la cathédrale touloise.

Se présente alors un étrange gentilhomme, qui réclame le corps de Pierre.

Et puis quoi encore ? grommelle un chevalier que l’on dit être saint Pierre en personne. Un saint qui a bien reconnu le Diable, derrière l’apparence du gentilhomme...

Les deux relisent le contrat diabolique signé par l’architecte, pour se rendre compte… que Perrat a demandé aux religieux de l’enterrer sous la pierre de la cathédrale, pour que son âme n’aille pas en enfer.

Car pour que le contrat soit valide, et que l'âme de l'architecte appartienne au diable, ce dernier avait parlé de « mise en TERRE », pas de « mise en PIERRE »…

Blousé, le Diable repart bredouille !

Conclusion

Pierre a bel et bien été enterré dans la nef de la cathédrale Saint-Étienne de Toul, en 1400 !

Un honneur que l’on réserve à l’élite, normalement...

Source

  • E.-A. Bégin. Histoire et description pittoresque de la cathédrale de Metz. 1840.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !